Un jour à Cannes avec Sébastien Zanini de l'agence Gyro

« La première fois que je suis allé à Cannes, j’étais créatif junior chez DDB. A cette époque, le Club des directeurs artistiques et les agences nous envoyaient sur la Croisette les premiers jours de la compétition. On passait alors l’essentiel de nos journées à regarder des films publicitaires du monde entier, au frais, dans une salle sombre de projection. Il y avait une très bonne ambiance, les gens riaient, sifflaient en découvrant ces campagnes issues du monde entier. Cela créait une sorte de communion entre les spectateurs. L’année dernière, j’ai voulu retourner dans cette salle de projection cannoise et je n’ai malheureusement pas pu car cela n’existe plus. Aujourd’hui, vous pouvez toujours regarder les campagnes en compétition mais devant un ordinateur équipé d’un casque audio car vous êtes placés au beau milieu d’un open space. J’ai ainsi vu un créatif japonais éclater de rire, tout seul, devant son ordinateur. Dès lors où est le lien, l’échange entre les gens ? Je trouve que cet exemple est assez représentatif de la dérive du Festival (et de la publicité) vers de plus en plus de technologie, de digitalisation. Et cela incite aussi certainement les gens à zapper certains spots, à ne plus laisser sa chance à la pépite inattendue que vous découvriez, par hasard, assis dans une salle de projection. Mais je n’en tiens pas rigueur au Festival car j’y ai quand même fait une très belle rencontre, celle de ma future femme et la maman de mon enfant… »

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