Alcool : inquiétudes autour d'un assouplissement de la loi Evin

L'assouplissement de la loi Evin va "ouvrir les vannes de la publicité" sur l'alcool au détriment de la santé des jeunes, s'insurgent des spécialistes et des associations, dans une lettre ouverte au président François Hollande et aux députés. Cet assouplissement de la loi Evin de 1991, visant à distinguer publicité et information sur le vin, fait partie du projet de loi santé qui passe en deuxième lecture à l'Assemblée à partir de lundi. "Pour la première fois", une loi de santé "s'apprête à consacrer un recul de la politique de santé publique sur un sujet qui nous concerne tous: l'alcool et les jeunes", écrivent les auteurs de cette lettre rendue publique vendredi notamment par l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa). "Chaque fois que la publicité s'accroît de 10%, la consommation, celles des jeunes en premier lieu, augmente de mécaniquement de 2,5%", assurent-ils, dénonçant "les lobbies tentaculaires" de l'alcool et de la publicité. Leur "l'objectif est clair": "faire boire davantage d'alcool à la jeunesse". Or, selon la dernière enquête de l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, ndlr), "89% des Français pensent que, globalement, il y a suffisamment (55%)" de publicités en faveur de l'alcool" et "70% d'entre eux considèrent que ces publicités incitent les jeunes à consommer de l'alcool", poursuivent-ils, rappelant que l'alcool est responsable de 135 morts par jour en France.

Parmi les signataires de la lettre, également adressée au Premier ministre, figurent la Ligue Contre la Violence Routière, La Mutuelle Des Etudiants (LMDE), la Société Française d'Alcoologie (SFA) et celle de Santé Publique (SFSP) ainsi que la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF). "En 10 ans, les ivresses chez les 18-25 ans ont augmenté de façon très importante", a précisé pour sa part à l'AFP le Dr François Bourdillon, patron de l'Inpes. "En 2014, les ivresses répétées -au moins trois par an- ont concerné 29% de ces jeunes contre 15% en 2005, et les différences entre les filles et les garçons s'amenuisent".

(avec l'AFP).

 

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