Bolloré veut une majorité significative d'Havas

Le groupe Bolloré - déjà détenteur de 36,2% du capital - engage une OPE sur Havas, dont il est le principal actionnaire. Une opération qui doit permettre à Bolloré d'acquérir une "majorité significative du capital" d'Havas, tout en laissant ce dernier coté à la Bourse de Paris.

Annoncée à 18h15 vendredi après que la cotation des titres des groupes Havas et Bolloré ait été suspendue dans la journée, la conférence téléphonique aura duré moins de cinq minutes montre en main, et n'appelait pas à questions. "La société Havas a été informée d'un projet d'offre publique d'échange initiée par Bolloré SA et deux de ses filiales, Compagnie du Cambodge et Société Industrielle et Financière de l'Artois, visant ses actions et ses BSAAR, à raison de 9 actions Bolloré pour 5 actions Havas et de 31 actions Bolloré pour 37 BSAAR Havas. La parité offerte fait ressortir une prime de 19,5% sur la base des cours de clôture de ce jour, de 32,8% sur la moyenne des trois derniers mois et de 37,8% sur la moyenne des six derniers mois".

Les modalités de l'offre seront soumises à l'appréciation de l'Autorité des marchés financiers. Le conseil d'administration de Havas a procédé à un premier examen des principaux termes de ce projet d'offre publique, qu'il considère comme amicale. Il a décidé de nommer la société Sorgem Evaluation en qualité d'expert indépendant afin d'établir un rapport sur les conditions financières de l'offre. Le conseil se réunira à nouveau pour se prononcer sur l'offre après l'établissement du rapport, le mois prochain. Cette opération devrait permettre à Havas de grandir et d'augmenter le rythme de ses acquisitions.

L'hypothèse Vivendi

Si cette OPE amicale trouve une issue positive- Bolloré veut une "majorité significative" d'Havas- Vincent Bolloré finira de régulariser une situation de contrôle de fait. L'opération ne va en tous cas pas manquer de relancer les interrogations sur l’attitude de Vincent Bolloré vis-à-vis de Vivendi qu’il préside depuis juin en détenant seulement un peu plus de 5 % du capital. Les médias évoquent régulièrement la possibilité que Bolloré apporte Havas au géant des médias en échange d’un accroissement de sa participation. En réponse à un tel scénario, le groupe a répondu qu’il n’avait pas "l’intention de céder ou transférer le contrôle" d’Havas après l’OPE. L’appétit de Vincent Bolloré pour les médias apparaît en tout cas insatiable, son nom étant même évoqué vendredi par le site du Journal du Dimanche pour un possible rachat de l’hebdomadaire L’Express.

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