La rémunération des dirigeants de Publicis soumise aux actionnaires

Publicis note

Le groupe Publicis va soumettre mercredi au vote de ses actionnaires, réunis en assemblée générale, le mode de rémunération de ses dirigeants mandataires sociaux, ce qui constitue une première en France parmi les grandes sociétés cotées. L'avis de convocation à l'AG, publié au Bulletin des annonces légales obligatoires le mois dernier, prévoit que les actionnaires devront voter un rapport spécial du conseil de surveillance sur le "say on pay".

Ce mécanisme, qui commence à se diffuser parmi les sociétés anglo-saxonnes, consiste à demander aux actionnaires de se prononcer ("say") sur la rémunération ("pay") des dirigeants de leur entreprise. Cette initiative doit permettre à Publicis "de se rapprocher des pratiques en vigueur dans plusieurs pays, anglo-saxons notamment, auxquelles se conforment d'ailleurs (ses) principaux concurrents", comme les américains Omnicom et Interpublic et la britannique WPP, lit-on dans le rapport spécial. Fin novembre, Publicis avait déjà annoncé que ses actionnaires seraient appelés à se prononcer à titre consultatif sur la rémunération des principaux dirigeants de l'entreprise, en l'occurrence la présidente du conseil de surveillance, Elisabeth Badinter, et du président du directoire, Maurice Levy.  L'annonce l'an dernier du versement à M. Lévy d'une rémunération différée depuis 2003 de 16 millions d'euros, en sus de sa rémunération régulière, avait déclenché une polémique en pleine campagne présidentielle. Selon le rapport spécial, Mme Badinter - fille du fondateur Marcel Bleustein-Blanchet - touche une rémunération fixe de 240.000 euros par an, revue en nette hausse le 1er novembre, puisqu'elle était jusqu'alors de 182 939 euros. Comme tous les membres du conseil de surveillance, Mme Badinter touche également 5000 euros pour chaque réunion à laquelle elle participe. Quant à Maurice Levy, il n'est plus lié au groupe par un quelconque contrat de travail depuis le 1er janvier 2012 et depuis cette date sa rémunération est basée exclusivement sur la performance, à la fois quantitative (mesurée par rapport aux résultats des grands concurrents) et qualitative. M. Levy ne participe à aucun des mécanismes de rémunération des cadres mis en place par le groupe ("stock-options") et n'a pas de "parachute doré". En revanche, en cas de départ, il bénéficie d'une clause de non concurrence, votée par les actionnaires en 2008.

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