Arte veut encore mieux raconter les histoires numériques

Pour accompagner la diffusion d'un documentaire sur l'auteur de science-fiction Philip K. Dick, Arte va proposer un jeu vidéo et un court-métrage tourné en vidéo 360°, une offre multimédia qui illustre la stratégie numérique de la chaîne. "Sur le numérique, on a cherché à aller au-delà du replay. On teste de nouvelles écritures pour essayer de coller au mieux aux nouveaux usages et aller à la rencontre d'un public différent", explique Gilles Freissinier, directeur du développement numérique chez Arte France. La chaîne franco-allemande diffusera le 2 mars le documentaire "Les mondes de Philip K. Dick", qui raconte la vie de cet écrivain disparu en 1982 et dont l'œuvre a été à l'origine de plusieurs films à succès, comme "Blade Runner", "Minority Report" ou "Total Recall". Parallèlement, Arte a coproduit "I, Philip", présenté comme "la première fiction française en réalité virtuelle et en relief", qui permet de voir le monde à travers les yeux de Phil, une version robot de l'écrivain. Les vidéos filmées à 360°, qui permettent de se balader dans l'image, peuvent être consultées sur mobile ou ordinateur mais prennent toute leur dimension avec les casques de réalité virtuelle, dont plusieurs modèles sont attendus cette année.

Arte, qui croit au développement de cette technologie, a lancé en janvier une application dédiée et enrichira fin février son catalogue avec ce court-métrage de 15 minutes, inspiré d'une histoire vraie. "On connaît les limites que peut avoir cette technologie aujourd'hui. Ce qui nous intéresse, c'est de trouver une nouvelle façon de raconter des histoires", explique M. Freissinier. Pour la chaîne, le but n'est pas d'obtenir un retour sur investissement mais de montrer qu'elle propose "une offre innovante, originale et accessible". Arte a investi dans le projet "l'équivalent d'une grosse web-production", soit entre 100 000 et 150 000 euros sur un total de 450.000 euros. Pour compléter la programmation, Nova Production, qui coproduit le documentaire, a proposé un jeu vidéo, "Californium", où le joueur incarne un écrivain de science-fiction piégé dans des réalités multiples. "On s'est associés très vite à ce projet. L'idée d'installer Philip K.Dick sur cet univers numérique, compte tenu de l'aspect visionnaire de ses livres, est apparu comme une évidence", explique Marianne Levy-Leblond, responsable des productions web et des projets transmédias chez Arte. La chaîne, qui travaille sur plusieurs programmations de ce type, en France et en Allemagne, espère pouvoir en proposer trois ou quatre fois par an, indique-t-il.

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