Aurélie Filippetti ne s'opposera pas à l'arrivée de Netflix

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a reçu lundi des dirigeants de Netflix, le groupe américain de vidéo en ligne  qui doit arriver en France à l'automne, qui semblent "intéressés par le modèle  Français", a-t-elle déclaré dans un entretien en ligne au Figaro.  "Je ne m'oppose pas à l'arrivée de Netflix chez nous. Il n'est pas question  de leur fermer la porte mais de les sensibiliser à l'intérêt pour eux de  participer à notre écosystème. Il faut avoir une vision globale, industrielle  de l'ensemble de la filière", a préconisé Aurélie Filippetti.  "C'est le principe de libre établissement qui doit prévaloir. Aucune  contrainte ne peut s'appliquer pour faire venir chez nous tel ou tel acteur",  a ajouté la ministre. Contacté par l'AFP, le ministère a indiqué que "si la décision de Netflix  d'aborder le marché français est prise, ils ont dit qu'ils continuaient  d'étudier une localisation en France ou au Luxembourg (où est situé son siège  européen, NDLR)".  Au cour de la réunion, "ils ont fait part de leurs interrogations sur la  fiscalité en France et le décret SMAD (qui réglemente l'investissement dans la  création et l'exposition des oeuvres françaises, NDLR)", a-t-on précisé de  même source. "Etant donné que ces dernières années, 40% des films vus en salles et 35%  des films de vidéo à la demande (VOD) étaient français, la ministre a souligné  que la localisation en France pouvait avoir un intérêt pour Netflix afin  d'être dans l'écosystème français", a-t-on indiqué.  Les représentants de la filière cinéma et audiovisuelle ont été reçus  vendredi au ministère de la Culture, en amont de la réunion de ce lundi avec  Netflix qui n'a pas donné plus de précisions sur son calendrier.

Les producteurs inquiets

L'Union des producteurs de films (UPF) avait auparavant écrit lundi à la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti lui enjoignant de rester ferme face à l'arrivée d'une "concurrence frontale autant que déloyale" de groupes internationaux, allusion claire à l'américain Netflix. "Il n'est pas question, madame la ministre, ni d'assouplir, ni de marchander, ni d'aménager les lois et règles construites et voulues par le législateur et les accords interprofessionnels pour organiser » son arrivée, écrit Alain Terzian, président de l'UPF, qui ne cite jamais le groupe américain de vidéos en ligne par abonnement (SVOD) ou un autre. Selon l'UPF, ces groupes internationaux "pousseront légitimement nos groupes nationaux à remettre en cause l'ensemble de leurs obligations, ce qui engendrerait mécaniquement l'implosion de notre modèle culturel et détruirait rapidement notre tissu créatif et une cinématographie que le monde nous envie". "Nous devons fièrement et légitimement imposer à tous ceux qui convoitent notre marché qu'ils sont les bienvenus s'ils respectent rigoureusement et sans exception l'ensemble du corpus qui a fait nos succès en France et au-delà", écrit encore l'UPF.

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