Bruxelles/Google : vers un règlement amiable

"La nouvelle proposition de Google est de nature à résoudre les problèmes de concurrence" a déclaré ce matin le commissaire chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia. Voilà qui marque une grande avancée dans une enquête ouverte en 2010 et qui a connu de nombreux rebondissements. Après des années de réflexion et nombre de propositions retravaillées, la Commission accepte donc les engagements proposés par Google pour remédier aux entraves à la concurrence dont le géant de l’internet est accusé sur le marché de la recherche et de la publicité en ligne, ouvrant la voie à un règlement amiable. Tout n’est pas réglé : les 14 plaignants doivent désormais faire connaître leur propre position avant que la Commission ne prenne une décision finale décidant si elle rend les engagements de Google légalement contraignants. Si c'est le cas, le géant d'internet évitera ainsi de lourdes sanctions. Il se voyait reprocher principalement de mettre en avant ses propres services au détriment des autres moteurs de recherche spécialisés, par exemple des comparateurs de prix comme Kelkoo ou des sites spécialisés dans les voyages comme Expedia ou lastminute.com. Dans sa dernière offre, le géant américain a, par exemple, accepté de garantir que lorsqu'il proposera sur ses pages ses propres services pour des restaurants, des hôtels ou des produits de consommation, il présentera également les services de trois concurrents sélectionnés selon une méthode objective. Un organisme indépendant sera chargé de vérifier si Google respecte ses engagements. Google s'est également engagé à donner aux fournisseurs de contenu la possibilité d'un "opt-out" pour que leurs contenus ne soient pas utilisés dans ses sites de recherche spécialisés. Autre concession : ne pas imposer de contrats d'exclusivité dans ses accords de publicité. Sans consensus et avancées, Google s’exposait à des sanctions financières allant jusqu'à 10% du chiffre d'affaires global de l'entreprise et à près de 4 milliards d'euros d'amende.

Des plaignants déçus

L'organisation Icomp, qui regroupe plusieurs plaignants et concurrents de
Google dont Microsoft, est loin d'être satisfaite de ces avancées qualifiant même cette décision d'énorme échec. Elle regrette par exemple que Joaquin Almunia ait "choisi d'ignorer l'avis d'experts". Même son de cloche du côté du groupe Allegro qui se dit très décu. Selon la société de commerce électronique, "la solution
proposée par Google n'assure pas d'égalité de traitement entre les acteurs
d'internet"

Montebourg remonté

Google est particulièrement attaqué en France et pourrâit même y être déclaré illegal, c'est du moins la menace que brandit le Gouvernement. Selon Europe 1, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg exige que le géant américain domicilie désormais les informations en ligne qu'il récolte sur les Français dans l'Hexagone. L'objectif est d'obliger Google à plus de transparence dans l'exploitation des données en ligne.

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