Google dans la téléphonie mobile au Etats-Unis

Google a annoncé hier le lancement d’un service de téléphonie mobile alternant automatiquement entre plusieurs réseaux, avec la promesse d’accélérer les vitesses de connexion et de réduire les factures des consommateurs. C’est la première incursion du géant internet sur ce marché, verrouillé aujourd’hui aux deux tiers aux Etats-Unis par les poids lourds AT & T et Verizon. Pour son offre, baptisée "Project Fi" et accessible dans l’immédiat uniquement sur invitation, Google s’est associé à Sprint et T-Mobile US, respectivement troisième et quatrième du marché (environ 15 % chacun). "Project Fi vise à vous mettre sur le meilleur réseau quel que soit l’endroit où vous allez", affirme Google. Le service repose sur une technologie capable de déterminer le réseau le plus rapide à l’endroit où se trouve l’utilisateur, que ce soit du wifi ou le réseau de Sprint ou T-Mobile, et à l’y connecter automatiquement. "Quand vous n’êtes pas en wifi, nous vous déplaçons entre les réseaux de nos partenaires qui assurent le débit le plus rapide", explique le groupe, promettant une transition indolore même en plein milieu d’une conversation téléphonique. Le service peut aussi s’utiliser depuis un autre appareil (tablette, ordinateur portable) quand on a oublié son téléphone, et couvre un usage international. Google annonce un prix fixe de 20 dollars par mois pour le service de base (appels vocaux, SMS, connexion wifi, et couverture internationale dans plus de 120 pays), auquel s’ajoutent des forfaits de données personnalisables, de 10 dollars par tranche d’un gigaoctet. Le géant du search promet en outre de rembourser intégralement les données non utilisées : le consommateur qui choisit un forfait de 3 gigaoctets pour 30 dollars, mais n’utilise un certain mois que 1,4 mégaoctet récupérera 16 dollars, assure-t-il. Les données comptabilisées dans les forfaits des abonnés mais pas toujours utilisées représentent une source de revenus importants pour les opérateurs, qui commencent seulement aux Etats-Unis à reporter les volumes non utilisés d’un mois sur l’autre. 

La concurrence s’est faite très féroce ces derniers trimestres, les opérateurs rivalisant pour les clients à coup de promotions. Lors des premières rumeurs sur les plans de Google il y a trois mois, Verizon avait toutefois relativisé le danger. "C’est juste un autre concurrent", avait jugé son directeur financier, Fran Shammo, disant vouloir "attendre de voir" les résultats. Le service de Google fonctionnera dans un premier temps uniquement sur invitation (à demander sur le site dédié fi.google.com) et avec un seul smartphone, le Nexus 6 développé en coopération avec Motorola. Google n’est pas le seul groupe internet américain à déborder sur le marché de la téléphonie. Facebook a ainsi annoncé pour sa part mercredi des tests pour une nouvelle application mobile permettant d’identifier les numéros qui appellent, même si leur propriétaire n’est pas dans le carnet d’adresses de l’utilisateur, de bloquer les appels indésirables ou d’appeler en un clic des personnes ou des commerces ayant une page sur son réseau.

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