Mark Zuckerberg : 2ème jour sur le grill des parlementaires américains

Mark Zuckerberg a de nouveau défendu mercredi devant les parlementaires américains le modèle économique de Facebook, malgré les cas avérés de manipulation et de détournement de données personnelles des utilisateurs, tout en affirmant qu'il n'était pas hostile à une régulation de l'internet, l'estimant "inévitable". "L'importance de l'internet grandit dans le monde et je pense inévitable une certaine forme de régulation", a-t-il dit, tout en affirmant que celle-ci devait être "étudiée attentivement". Auparavant, il avait assuré aux membres d'une commission de la Chambre des représentants que les utilisateurs étaient responsables des contenus qu'ils postaient. "Chaque fois que quelqu'un choisit de partager quelque chose sur Facebook, il le fait en allant sur le service et en choisissant de partager une photo ou écrire un message. A chaque fois, il y a un contrôle", a-t-il assuré. Le fondateur du réseau social qui a déjà passé cinq heures la veille à répondre aux questions des sénateurs, a toutefois admis avoir échoué à suffisamment protéger la vie privée des utilisateurs, annonçant des mesures de contrôles supplémentaires. Selon Facebook, les données de quelque 87 millions d'utilisateurs --y compris les siennes, a admis Mark Zuckerberg-- se sont retrouvées entre les mains de la société d'analyse de données avant que Facebook commence à instaurer des restrictions en 2014. La firme britannique a ensuite travaillé pour la campagne du candidat républicain à la présidentielle américaine de 2016, Donald Trump. Après avoir admis que son réseau avait été "lent" à identifier les achats de publicité politique venus de Russie pendant la campagne électorale, il a assuré que Facebook faisait "de mieux en mieux" pour supprimer les faux comptes.

Le procureur spécial Robert Mueller enquête depuis mai 2017 sur une possible collusion entre l'équipe de campagne de M. Trump et des responsables russes pour influencer le scrutin. Il estime qu'internet et en particulier Facebook a servi de plateforme à une vaste opération de propagande pour favoriser la victoire du magnat de l'immobilier. Dénonçant un "désastre", le représentant Frank Pallone avait affirmé en début d'audition que le Congrès devait "prendre des mesures immédiates pour protéger notre démocratie". "Les avertissements étaient partout, pourquoi personne ne les avz-vous pas vus ?", a-t-il demandé. Mais Mark Zuckerberg a évité de répondre directement à la question d'une élue qui lui demandait s'il était prêt à changer le modèle économique de Facebook, actuellement un réseau social gratuit financé par la publicité, "dans l'intérêt de la protection de la vie privée". "Je ne suis pas sûr de ce que cela veut dire", a-t-il commenté. "Nous pensons que tout le monde mérite une bonne protection de la vie privée", a-t-il également affirmé à un autre élu qui l'interrogeait sur la possibilité pour les utilisateurs américains de bénéficier du nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles, appelé "RGPD", qui doit entrer en vigueur le 25 mai. "Nous travaillons afin de le faire aussi vite que possible", a affirmé Mark Zuckerberg, sans pouvoir dire si cette protection serait mise en place dans les délais impartis.

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