Mediapart : le fisc lui réclame 4,2 millions €

Le fisc réclame 4,2 millions d'euros à Mediapart pour s'être auto-appliqué entre 2008 et 2013 un taux de 2,1% sur ses abonnements en ligne, a-t-il indiqué jeudi lors d'une soirée-débat. Le site, qui faisait déjà l'objet d'un redressement fiscal - à hauteur d'un million d'euros - depuis décembre 2013 pour ses exercices 2008-2009-2010, a depuis déposé un recours. L'administration fiscale réclame à Mediapart 3 millions d'euros correspondant à la différence entre le taux de TVA de 19,6%, qui s'appliquait alors à la presse en ligne, et le taux réduit de 2,1% qui était jusqu'en février 2014 réservé à la seule presse papier, a expliqué Marie-Hélène Smiejan, directrice générale du site. S'y ajoutent 200 000 de pénalités de retard et 1 million d'euros pour "mauvaise foi". "Ce conflit fiscal est une vengeance de l'affaire Cahuzac de la part d'une partie de l'administration fiscale. Nous irons jusqu'au tribunal administratif s'il le faut", a indiqué Edwy Plenel à l'AFP. "Nous n'avons jamais été des fraudeurs. Nous avons défendu l'égalité entre la presse numérique et la presse papier depuis le départ et le Parlement nous a donné raison dans un vote unanime", a ajouté Edwy Plenel. Soucieuse de mettre fin à "une inégalité de traitement" entre presse en ligne et presse sur papier, l'Assemblée nationale a en février adopté à l'unanimité la baisse de la TVA de la presse en ligne au taux super-réduit de 2,1%, au lieu de 20% jusqu'alors. Le site, qui vient de franchir la barre des 100 000 abonnés, a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires d'environ 7 millions d'euros pour un bénéfice de près de 1 million.

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