SPIIL : 3 propositions pour les entreprises solidaires de presse d’information

En avril 2015, le Parlement adoptait définitivement  la création d’un nouveau statut d’« entreprise solidaire de presse d’information »,  destiné à favoriser la viabilité des titres qui, faute de capitaux, pouvaient à terme purement et simplement disparaitre. Ce statut permet notamment de pouvoir réinvestir une partie substantielle des bénéfices dans l’activité, et aux particuliers qui investissent dans ce type d’entreprise de bénéficier d’un avantage fiscal. Si en juin 2015, Charlie Hebdo a adopté ce statut, le bilan de ce nouveau statut reste « maigre », selon le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL) qui réunit 150 éditeurs indépendants, représentant 180 titres de presse. En effet, moins de cinq éditeurs de presse en France ont choisi ce statut. Afin de comprendre ce résultat famélique, le syndicat a interrogé ses membres afin de comprendre et de faire trois propositions concrètes pour que le système puisse présenter ses plus beaux atours.

Parmi les améliorations, le SPIIL appelle au rassemblement de ces particuliers-actionnaires au sein d’une « société des amis ». Dès lors, l'intervention des actionnaires dans la gouvernance de l’éditeur n’est « qu’indirecte », ce qui constitue « un avantage pratique » et répond à de « légitimes préoccupations déontologiques », souligne le syndicat. De plus, le SPIIL demande l’ouverture du statut « au-delà » de la presse d’information politique et générale. Selon lui, cette « discrimination générale » est inadaptée et injuste, particulièrement dans « un univers numérique où l’information démocratique peut se nourrir d’une palette d’articles issus de titres spécialisés ». Enfin, le syndicat réclame un relèvement du plafond de la défiscalisation. En effet, pour lui, plafonner le versement éligible à la défiscalisation à 1 000 ou 2 000 euros est « peu incitatif » pour attirer des particuliers investisseurs. Il faudrait viser des « apports supérieurs à 5 000 euros », rejoignant ainsi la  proposition faite par le député Michel Françaix dans son rapport sur le projet de loi de finances 2016 pour que ce statut ne reste « pas de l’ordre du symbole ».

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