VOD : l’INA plaide pour un service commun avec France Télévisions

L'Institut national de l'audiovisuel (INA) veut se rapprocher de France Télévisions pour construire en commun une plateforme publique de vidéo à la demande, a indiqué l'institut au gouvernement selon une source proche du dossier. Le PDG de l'INA, Laurent Vallet, a décrit, dans un courrier envoyé lundi à Bercy et au ministère de la Culture, les synergies que son groupe pourrait réaliser avec les autres médias de l'audiovisuel public, dans le cadre d'une réflexion engagée par le gouvernement. France Télévisions, Radio France, Arte et France Médias Monde (France 24, RFI, Radio Monte Carlo Doualiya) doivent aussi rendre leur copie cette semaine. L'INA se voit en pointe sur le Netflix du service public que France Télévisions veut lancer en 2018, c'est-à-dire une plateforme de vidéo en ligne sur abonnement, qu'il propose de développer en commun et pour laquelle il veut négocier une "gouvernance partagée". L'institut ajouterait les 25.000 programmes de ses archives à ceux de France Télévisions et la nouvelle plateforme intégrerait les abonnés de son propre service de VOD, Ina Premium, qui a fêté ses deux ans en octobre. La question de la répartition des revenus de cette nouvelle plateforme est déjà en discussion, selon cette même source.

L'INA propose un deuxième axe de collaboration: la production de contenus innovants à diffuser largement sur tout l'audiovisuel public. L'institut coproduit déjà une soixantaine de documentaires par an et de courts modules vidéo sur l'actualité pour la chaîne d'info publique, franceinfo. Ces collaborations pourraient servir de modèle pour des vidéos sur la culture ou le sport, diffusées notamment sur les réseaux sociaux où l'INA s'est renforcé ces dernières années. L'institut voudrait aussi constituer avec France Télévisions, Radio France et France Médias Monde une "université du service public" dédiée à la formation aux métiers de l'audiovisuel et du numérique, une des missions originelles de l'INA. Ces synergies se feraient sur fond de rigueur budgétaire : le gouvernement a demandé en septembre à l'INA et ses 950 salariés de faire 450.000 euros d'économies sur ses 89 millions de dotation publique, pour un budget global de 127 millions d'euros en 2017. L'INA devrait respecter son budget en poursuivant une politique de rigueur budgétaire engagée depuis 2015, a souligné cette source.

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