Accenture se penche les effets du travail numérique

«Le numérique modifie en profondeur notre environnement et nos relations de travail, avec à la clé de nouveaux défis mais aussi des avantages, comme plus de flexibilité», constate Anne Pruvot, directeur exécutif chez Accenture et présidente du Réseau Accent sur Elles. Une observation issue des résultat de #ListenLearnLead (écouter, apprendre, diriger), étude annuelle d’Accenture menée pour la Journée internationale de la femme. Une très large majorité des salariés interrogés à travers le monde (96%) estiment faire preuve de bonnes capacités d’écoute. Pourtant la quasi-totalité d’entre eux (98%) déclarent passer une partie de leur journée de travail à gérer plusieurs tâches de manière simultanée. Près de deux tiers des employés dans le monde (64%) -un peu moins en France (57%)- reconnaissent qu’il est plus difficile d’être à l’écoute des autres dans l’environnement de travail numérique d’aujourd’hui. Si 66% des salariés reconnaissent que le travail multitâche leur permet d’être plus productifs, ils sont 36% dans le monde (contre 26% en France) à déplorer diverses sollicitations qui les empêchent de travailler de manière optimale, en diminuant leur capacité de concentration ou en perturbant leur relation avec des collègues.

Des salariés multi-fonctions

Interrogés sur les causes d’interruption les plus fréquentes, ils citent en premier lieu les appels téléphoniques (79%) et les réunions ou visites imprévues (72%). Les messages instantanés et les sms ne sont considérés comme des éléments perturbateurs que par respectivement 30 et 28% des sondés. L’étude #ListenLearnLead d’Accenture révèle également que plus de 8 salariés sur 10 effectuent d’autres tâches pendant leurs conférences téléphoniques. 66% disent répondre à des e-mails professionnels, 35% à des messages instantanés, 34% à des e-mails personnels, 22% vont sur les médias sociaux et 21% lisent des journaux ou magazines. Ceux qui écoutent activement la discussion en attendent quelque chose de précis, ou y jouent un rôle actif. « A mesure que leurs collaborateurs deviennent de plus en plus hyper-connectés, les entreprises doivent trouver de nouvelles manières d’optimiser au mieux l’utilisation de ces technologies pour stimuler la motivation, la collaboration et l’innovation»

Diriger dans un monde connecté

L’étude révèle également que la majorité des personnes interrogées (58% dans le monde et 53% en France) estiment que la technologie permet aux dirigeants de communiquer facilement et rapidement avec leurs équipes. Près de la moitié d’entre elles citent aussi comme avantages la possibilité de travailler partout et à tout moment (47%) ou encore une plus grande accessibilité des dirigeants (46%). Cette accessibilité est perçue à la fois comme une difficulté et une aide pour un management efficace. Dans le monde, plus de six femmes sur dix (62%) et de cinq hommes sur dix (54%) considèrent que la technologie rend les dirigeants trop accessibles. Tous les participants à l’enquête conviennent que les principaux défis auxquels les responsables sont aujourd’hui confrontés sont la surcharge d’informations (55%) et la rapidité des évolutions technologiques (52%). Pour les salariés français, la rapidité des évolutions technologiques est même le premier défi (cité par 66% des répondants). Ils mettent aussi en avant le fait de travailler avec des équipes multi-pays et virtuelles (49%), préoccupation bien plus grande que pour le reste des répondants (39%).

Question de génération

Les participants à l’enquête attachent de la valeur à de bonnes qualités d’écoute, au premier rang desquelles celles de réfléchir avant de prendre la parole (54%), de poser des questions (49%) et de prendre des notes (49%). En outre, une comparaison des différentes réponses fournies par les représentants de trois générations successives fait apparaître que 64% des représentants de la génération Y déclarent passer plus de la moitié de leur journée à faire du multitâche, contre 54% pour la génération X et 49% pour celle du baby-boom. Pas moins de 80% pensent que la formation « sur le tas » est la forme la plus efficace d’apprentissage au travail et revêt plus d’importance que la formation formelle (citée par 66% d’entre elles). La majorité (85% à l’échelle mondiale et 93% en France) apprécie la formation dispensée par leur entreprise. 42% y voit une opportunité, 23% une obligation, et 32% l’une et l’autre. Plus de la moitié (59% dans le monde et 54% en France) estiment que cette formation interne les a aidées à obtenir une promotion ou un rôle élargi. Les participants pensent que, pour progresser, les cadres doivent accepter de nouvelles responsabilités (54%), poursuivre leur apprentissage (48%) et servir de mentor à d’autres (42%). Dans le même temps, interrogés sur les principaux obstacles à la bonne direction d’une équipe, ils citent le manque de compétences interpersonnelles (50%), de qualités de communication (44%) et de définition claire des rôles (39%).

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