Ipsos mis en examen dans l'enquête sur les sondages de l'Elysée pendant le quinquennat Sarkozy

L'institut d'études d'opinion Ipsos a été mis en examen pour recel de favoritisme dans l'enquête sur les sondages de l'Elysée durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, a appris l'AFP samedi de source judiciaire. Trois autres instituts, Opinionway, Ifop et TNS-Sofrès avaient été placés ces dernières semaines sous le statut intermédiaire de témoin assisté, qui leur permet à ce stade d'espérer échapper à un renvoi en procès. Déclenchée par une plainte de l'association Anticor, après un rapport cinglant de la Cour des comptes en 2009, l'enquête porte sur plusieurs volets, notamment sur des contrats passés sans appels d'offre entre l'Elysée et divers instituts. Dans ce contexte, Ipsos, dirigé par le conseiller de Nicolas Sarkozy Pierre Giacometti jusqu'à début 2008, est considéré par les enquêteurs comme "l'institut par excellence de l'Elysée, en volume et en montant, puisqu'il a facturé 1.491.570 euros HT entre mai 2007 et octobre 2009, soit 92% du montant total" des sondages commandés, selon une source proche du dossier.

L'enquête porte aussi sur les contrats passés entre l'Elysée et la société Giacometti-Peron après le départ de Pierre Giacometti d'Ipsos et avec les cabinets (Publifact, Publiopinion) de l'influent conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont demandé la nullité de leur mise en examen. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris devra notamment se pencher sur l'obligation de passer par des appels d'offres pour la présidence de la République en matière de conseil politique. Une question dont dépend en partie la suite de l'affaire.

(avec l'AFP)

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