Objectif TV amplifiée

Traditionnellement, les années impaires ne sont pas les meilleures pour les audiences TV. En manque d'événements sportifs majeurs, notamment, les chaînes européennes rivalisent pour tenter de séduire leurs téléspectateurs, même si ceux-ci se montrent plus ou moins réceptifs. Par rapport au 1er semestre 2012, selon une étude Eurodata TV Worldwide (Médiamétrie), les Italiens ont regardé la télévision 4 minutes de plus chaque jour (4h34), les Néerlandais 3 minutes (3h21) et les Espagnols 2 minutes (4h16). Les plus gros consommateurs restent les Américains, avec près de 5 heures par jour (4h53) soit 4 minutes de plus. Seuls les Français (3h55) et les Britanniques (3h58) ont légèrement réduit le temps passé devant leur poste, de respectivement 4 et 2 minutes après une année 2012 ponctuée d'événements majeurs (élections présidentielles en France, Jubilé de la Reine au Royaume-Uni, Euro de Foot) qui ont trusté quelques pics d'audiences. Mais aujourd'hui, la TV n'est plus toute seule. Le développement exponentiel des foyers « connectés » en Europe via leur smartphone, tablette et autre smart TV... Ce dernier type d'écran TV représente 59% des postes vendus en Allemagne, 31% en France ou encore 32% en Espagne et 29% au Royaume-Uni.

Des audiences multipliées

Conséquences, les jeunes Européens (15-34 ans) délaissent quelque peu la seule télévision. En France, par exemple, la durée moyenne d'écoute a baissé de 12 minutes sur cette population. Même tendance aux Etats-Unis, au UK, en Espagne... Seuls les jeunes néerlandais regardent plus la télévision sur un an (+5 minutes). Pour ces jeunes, la consommation de télévision est donc moins linéaire : aux Etats-Unis, ils constituent près d'un tiers de l'audience des contenus télés à la demande. En France, selon Médiamétrie, les 15-24 ans passent 15 minutes par jour à regarder la télévision sur ordinateur, en direct ou différé. Pour la télévision, l'un des enjeux est donc d'aller chercher son audience « jeune » là où elle se trouve. Dans ce contexte, la TV connectée et la Social TV deviennent résolument des moteurs de croissance. Ces dispositifs relancent l'intérêt pour les programmes et boostent même leurs audiences. En la matière, le Royaume-Uni a quelques longueurs d'avance. Depuis l'été dernier, la mesure d'audience britannique intègre en effet le visionnage en différé et rattrapage jusqu'à 28 jours après diffusion, ce qui ajoute 26 minutes de consommation par jour (+11%) et 4 minutes par rapport au différé à J+7. Selon Amandine Cassi, directrice du pôle Etudes d'Eurodata TV Worldwide, sur un épisode de la série "Luther" diffusé sur la BBC en juillet, la mesure du direct affichait 3,9 millions de téléspectateurs, mais en intégrant le différé à J+28, elle atteint... 6,2 millions. Parlant.

 

Toujours plus social

A l'heure où 65% des tweets en rapport avec un programme TV sont émis par des personnes âgées entre 15 et 34 ans, selon une étude Mesagraph-Médiamétrie, les programmes à venir ne peuvent plus faire la sourde oreille sur cette tendance lourde de la Social TV. Les diffuseurs européens ne s'y trompent pas et fourbissent d'ores et déjà leurs armes. Dans les tuyaux, un nombre de services et de nouvelles pratiques se font jour : la diffusion en ligne et en avant première d'un programme avant sa diffusion TV, comme pour la BBC au Royaume-Uni et SBS aux Pays-Bas. De même, Netflix, Hulu ou encore Youtube et Amazon deviennent les nouveaux partenaires des acteurs « traditionnels » pour ouvrir encore un peu plus le champ des possible... Demandez le programme !

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