RSF : la liberté de la presse ‘’n’a jamais été aussi menacée’’

2016 ? « La banalisation des attaques contre les médias et le triomphe d’hommes forts qui font basculer le monde à l’ère de la post-vérité, de la propagande et de la répression, notamment dans les démocraties ». Cette implacable affirmation est le fruit de l’édition 2017 du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) qui vient de paraitre. Car « plus rien » ne semble enrayer la chute des démocraties amorcée les années précédentes avec, en tête de gondole, « l’obsession de la surveillance et le non-respect du secret des sources ». Ceux-ci permettent d’observer le glissement progressif du déplaisant avec les Etats-Unis qui, par exemple, perdent deux places en un an et se retrouvent ainsi 43ème du classement de RSF. De même que le Royaume-Uni perd lui aussi deux places (40ème) ou encore le Chili (33ème, -2) et la Nouvelle-Zélande (13ème, -8).

Pendant ce temps-là, ailleurs, « l’homme fort et autoritaire triomphe, la liberté de la presse recule ». Ainsi, la Pologne (54ème) perd-elle 7 places dans le classement 2017 alors que la Hongrie (71ème) enregistre -4 places, la Tanzanie -12 place (83ème) et la Turquie (155ème, -4) alors que la Russie de Vladimir Poutine « reste ancrée » dans le bas du classement à la 148ème place.

Même les habituels bons élèves…

Et dans ce contexte, même les bons élèves sont pris en défaut. La Finlande, habituellement à la première place depuis six ans, en perd deux, devancée par la Norvège qui gagne 2 places alors que s’immisce à la seconde place la Suède (+ 6 places). A l’autre bout du spectre, l’Erythrée qui fermait la marche du classement (179ème) depuis 2007 et cette fois dépassée par… la Corée du Nord. En queue de peloton, on retrouve également le Turkménistan (178ème) et la Syrie (177ème).

Pour RSF, la liberté de la presse « n’a jamais été aussi menacée ». Selon son indice global qui « n’a jamais été aussi élevé’ (3872), le recul en 5 ans est de 14%. Cette année, près des deux tiers (62,2%) des pays répertoriés par l’association ont enregistré une aggravation de leur situation tandis que le nombre de pays où la situation pour les médias est considérée comme “bonne” ou “plutôt bonne” a diminué de 2,3%.

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