Trois questions à Eve-Marie Zizza-Lalu, rédactrice en Chef de Régal

Tout prédestinait Eve-Marie Zizza-Lalu à prendre la rédaction en Chef de Régal, qu’elle accompagne depuis plus de 2 ans, sur le papier et sur la toile. Tombée très tôt dans la marmite de la gastronomie, son parcours a toujours lié l’écrit à la cuisine. Armée de sa fourchette et de sa plume, elle s’est illustrée dans les chroniques du Figaroscope et a publié divers ouvrages sur les chefs, notamment le maestro Paul Bocuse. Les recettes qui font de Régal… un régal, en trois questions.

Régal n’est pas un titre de cuisine parmi tant d’autres. Quelles sont ses particularités ?

Le titre était précurseur sur son créneau, à parler origine des produits, saisonnalité...  Et nous voulons conserver nos spécificités. Nous avons fêté nos dix ans d’existence en septembre, en mettant à l’honneur un gâteau Lenôtre, la célèbre Feuille d’automne rebaptisée Régal d’automne, vendu chez le traiteur éponyme. Sa particularité ? Nous en avons aussi proposé une recette simplifiée – mais testée, goûtée et approuvée -  dans nos pages. Notre proposition en deux versions illustre bien notre ligne éditoriale. Nous faisons la charnière entre la cuisine de la ménagère et celle des chefs. Nous permettons de faire la transition, harmonieusement, en livrant une réflexion, un vrai travail de pédagogie. Nous testons, nous mettons au point, nous transmettons des recettes qui fonctionnent quelle que soit leur difficulté. L’autre socle de notre proposition est notre regard sur la qualité des produits, le choix des origines, la valorisation du producteur et, oui… La saisonnalité. Elle est très à la mode aujourd’hui mais nous étions les premiers à lui donner une telle importance.

Le titre a évolué ces dernières années ? Des projets ?

Nous avons installé une rubrique terroir « Régal à… », avec des dossiers très complets de 20 à 24 pages. Le filon est inépuisable tant la France regorge de ressources culinaires. Et puis, en cuisine, une région peut être une « micro-région » et déborder de recettes, nous sommes loin d’avoir fini de parcourir le territoire. Et cette approche régionale revêt une double facette. Elle puise certes dans les racines et le terroir, mais elle est aussi gorgée de modernité. Notre rubrique « recto-verso » présente un plat à la fois traditionnel et réinventé.. J’insiste aussi sur notre titre, Régal, riche de sens. Il n’est pas anodin, il parle plaisir et gourmandise, il signifie que les recettes tiennent leurs promesses. Ce plaisir, nous le voulons aussi visuel et effectuons un minutieux travail de stylisme, de mise en scène. Le beau et le bon sont imbriqués. La rédaction fonctionne également avec un cercle d’auteurs culinaires reconnus qui apportent chacun leur propre touche de créativité. Sonia Ezgulian nous propose sa façon « d’accommoder les restes », tout un art  Arthur Le Caisne s’intéresse à la dimension scientifique au « pourquoi » des réactions chimiques qui permettent de mieux comprendre comment on procède… Nous tenons aussi beaucoup à la dimension communautaire et ne sommes pas figés sur papier glacé. Pour chaque numéro, nous invitons un chef à se rendre chez un lecteur, motivé, et à collaborer avec lui sur un menu composé à partir d’un panier de son choix d’une valeur de 100 euros. La richesse de cet échange, dans les deux sens, est incroyable. Enfin, il y a la question de la santé, à travers une approche son approche gustative. Le bien être dans toute sa dimension culinaire  qui correspond à une véritable attente de nos lecteurs.

Et votre « Cuisine », elle est aussi digitale ?

Dans un contexte de marché baissier, Régal papier va bien. Mails il est évident que le digital est une indispensable, – et pour nous complémentaire - évolution. Marmiton et 750 gr ont ouvert la brèche. La démarche « cuisine » sur Internet et sur papier n’est pas la même. Nous nous devions d’y être mais il était hors de question de travailler sur le volume. Notre différence s’affirme dans la qualité des recettes, leur faisabilité et aussi leur originalité. Regal.fr, ce sont des menus quotidiens, à piocher dans un site bâti sur le modèle anglo-saxon, clair, beau, facile…  Naviguer y est un plaisir et le site est connecté avec le pôle Art de vivre Uni Editions, il ouvre des horizons tous azimuts. Depuis quelques mois, nous avons installé une cuisine aux portes de la rédaction. Nous y tournons de petits modules de recettes express, diffusés sur le site. Ces vidéos nous les voulons, comme l’ensemble de notre modèle, élégantes, simples, et extrêmement incitatives. Nous pouvons désormais envisager de mettre au point et vendre des émissions à des chaînes TV. La cuisine n’est pas une mode, c’est une vraie tendance de fond et nous l’amènerons partout où elle peut s’exprimer. Nous allons intensifier notre présence sur les réseaux sociaux, lancer une application participative et ludique, aller sur le mobile… Nous travaillons sur le partage d’expériences à tous les niveaux.

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