Dominique Busso, (Forbes France) : « Nous nous concentrons sur les entrepreneurs »

Quatre questions à Dominique Busso, éditeur de Forbes France

Comment avez-vous décroché la licence française du magazine Forbes ?

Je suis un « média entrepreneur » : j’ai lancé des titres comme les sites technos Gizmodo, Silicon.fr ou ITespresso en France et en Europe. Je me suis intéressé ensuite aux titres américains susceptibles d’être exportés en France, et d’abord à Forbes, que je connaissais comme tout le monde par ses classements. Quand j’ai vu leur ligne éditoriale, je me suis dit qu’il fallait absolument lancer ce titre en France. Ça a pris du temps car cet éditeur est très précautionneux sur les déclinaisons étrangères de sa marque. Mais une fois l’accord de licence signé en mai 2016, ça a été très vite : le site Forbes.fr a été mis en ligne le 16 novembre 2016 et le magazine papier était en kiosques le 6 octobre dernier. Nous avons choisi une diffusion hybride : 50 000 exemplaires placés en kiosques et 50 000 autres en diffusion qualifiée premium, dans les business lounge Eurostar et Thalys, grands palaces parisiens, etc.

Pourquoi avoir choisi de commencer par une version Web, contrairement à tous les autres pays ?

C’était un pari qui a été couronné de succès : le site a rapidement atteint un million de visiteurs uniques, avec une équipe de journalistes dirigée par Jean Rognetta, un ancien des Échos, et de contributeurs non rémunérés, mais qui bénéficient de la notoriété de la marque Forbes. Le business model du site repose sur trois piliers : publicité on line vendue au CPM, native advertising et de génération de leads (prospects). Une pratique très développée dans la presse IT, d’où je viens, mais peu en presse économique. Nous allons aussi lancer des  événements l’année prochaine, le premier mettant en valeur les jeunes entrepreneurs de moins de trente ans.

Quelle est la cible de Forbes en France ?

Ce sont des grands patrons, des étudiants en écoles de commerce, des directeurs de départements mais aussi des patrons de PME. Nous voulons également soutenir les femmes entrepreneures avec la rubrique « Femmes@Forbes » sur le site. Dès le premier numéro du magazine, nous avons consacré 30 pages aux femmes entrepreneures.

Y a-t-il de la place pour un nouveau titre économique ?

La presse économique parle surtout des grands groupes, et très peu des PME, TPE, etc. Notre ligne éditoriale est « par et pour ceux et celles qui font bouger les lignes de l’économie » : nous nous concentrons sur les entrepreneurs. Nous avons mis en ligne des dizaines d’interviews d’entrepreneurs et nous allons continuer de les mettre en avant.

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