UN JOUR A CANNES

Wale Gbadamosi-Oyekanmi, président-fondateur de l’agence indépendante Darewin, revient sur une anecdote, une impression, et dessine son festival.

« Cannes est un endroit que je connais plutôt très bien. Je viens depuis plus de dix ans au Mip Com, MipTV, au Festival de Cannes cinéma et aux Cannes Lions depuis la création de mon agence Darewin, il y a cinq ans. Ces festivals et leurs populations sont évidemment très différents les uns des autres. Les Cannes Lions sont très inspirants car ils symbolisent la rencontre des puissances créatives du moment. Il y a cinq ans, j’étais proche du pool de talents d’Ogilvy qui venait de rafler quasiment l’intégralité du palmarès cannois. J’ai pu observer de près leur jeunesse, leur fraîcheur et leur manière d’appréhender les marques qui était très différente de ce que nous connaissions jusqu’alors. Ces commerciaux, planneurs, créatifs étaient des talents à qui Ogilvy avait sû donner des responsabilités malgré leur jeune âge. Collectivement, cela montrait ce qu’une équipe est capable de faire dès lors qu’on lui laisse la place d’explorer, d’expérimenter et d’aller de l’avant, le tout sous une direction créative forte. Ce fut une grande leçon de management pour moi qui suis à la fois créatif et patron d’agence. La capacité à rassembler les talents est en effet la chose la plus importante dans un processus créatif. Ce sont d’ailleurs ces équipes que nous voyons monter sur scène aux Cannes Lions mais qui disparaissent ensuite car le succès reste souvent éphémère à Cannes : les talents arrivent au sommet et naturellement, comme une équipe de foot, le mercato les transfère l’année suivante. Les palmarès se chassent les uns et les autres. Le niveau de rotation et de volatilité des talents en agence aujourd’hui est tel qu’il est très difficile d’avoir une continuité. »

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