Loi Evin : l'information oenologique libérée de ses entraves

Les députés ont adopté à une large majorité mardi soir un article du projet de loi de santé visant à distinguer la publicité sur les boissons alcooliques, strictement encadrée par la Loi Evin depuis 1991, et l'information oenologique. Les régions pourront vanter les mérites de leur route des vins...

Ce mardi soir, les députés ont adopté à une large majorité un article du projet de loi de santé visant à distinguer la publicité sur les boissons alcooliques, strictement encadrée depuis 1991, et l'information oenologique. Première à manifester sa satisfaction, l'association Vin et Société, qui représente les producteurs et les négociants viticoles, qui estime que "la clarification de la loi Evin est une avancée significative", dixit son président Joël Forgeau, président de Vin et Société, ajoutant que le texte voté  ne l'assouplit pas "mais en favorise l'application". Comme au Sénat en septembre, gauche et droite ont trouvé un terrain d'entente sur cette mesure, proposée à l'origine par le gouvernement dans la loi Macron, puis retoquée par le Conseil constitutionnel qui y avait vu un "cavalier législatif". Votée à l'identique par les deux chambres, la mesure devrait entrer en vigueur dès la promulgation de la loi, sans doute début 2016. "La filière vin est satisfaite de ce vote", a confirmé à l'AFP Audrey Bourolleau, déléguée générale de Vin et Société, qui soutient que "toute évocation du vin n'est pas forcément de la publicité". "Demain, un conseil régional qui veut parler de sa route des vins pourra le faire sans prendre un risque juridique", a-t-elle expliqué, ajoutant que la nouvelle loi évitera "une certaine autocensure, notamment des journalistes de télévision". En réponse à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, hostile à cette réforme et qui a regretté "une modification profonde de l'équilibre de la loi Evin", elle a affirmé que "la France ne consacre que 5 millions d'euros à la prévention de l'alcoolisme, quand une filière comme le vin rapporte 11 milliards à l'Etat". "Il y a une main tendue de la filière aujourd'hui. Arrêtons d'opposer santé et économie, et travaillons ensemble à l'éducation et à l'information", a-t-elle conclu auprès de l'AFP.

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