Numericable et Bouygues en course pour SFR
Vivendi a mis fin au suspense en annonçant mercredi soir avoir reçu "deux offres engageantes de prise de contrôle majoritaire" de sa filiale SFR, "adossées à des engagements de financement". Les deux candidats sont sans surprise, Bouygues et Numericable, qui vont croiser le fer pour mettre la main sur le deuxième opérateur français, dans une bataille que le gouvernement entend surveiller de près avec le souci d'éviter un impact en termes d'emplois. Le conseil de surveillance de Vivendi "sera saisi pour étudier ces offres" et "il évaluera toutes les options qui s'offrent à lui quant à l'avenir de sa filiale et du groupe, dans le meilleur intérêt des salariés et des actionnaires", a-t-il indiqué dans un bref communiqué. "On a maintenant deux offres, on va les décortiquer et voir si elles valent mieux que l'entrée en bourse de SFR, ça ne devrait pas s'éterniser", a commenté mercredi soir à le président du directoire, Jean-François Dubos. Les candidats au rachat de SFR, dont Vivendi souhaite se séparer pour se recentrer sur les médias, avaient jusqu'à 20H00 mercredi pour présenter leurs offres de reprise.
Les candidatures d'Altice, holding mère de Numericable, et celle de Bouygues étaient attendues: le câblo-opérateur s'était dit intéressé dès 2012 par SFR, tandis que Bouygues Telecom, le plus affecté dans la guerre des prix du mobile initiée par Free, est sorti du bois au dernier moment, craignant d'être isolé par un tel mariage. La décision que prendra Vivendi de céder ou non tout ou partie de sa filiale, devra recueillir un feu vert de l'Autorité de la concurrence. Même si ce choix ne sera pas soumis à l'exécutif, le gouvernement s'est immiscé mercredi dans le dossier, en soulignant la nécessité de préserver l'emploi. Côté finances, Altice est prêt à offrir 11 milliards d'euros en numéraire à Vivendi, qui conserverait 32% de SFR tandis que le nouvel actionnaire en obtiendrait 50%, selon un scénario dévoilé par le Figaro mardi. Toujours selon Le Figaro, Bouygues devrait offrir à Vivendi une valorisation supérieure à 15 milliards d'euros