ADGATE : Free libère la pub
Ainsi donc Free aura réussi le premier coup médiatique de l'année 2013. Pour ceux qui étaient encore en vacances ce week-end, un petit résumé des faits s'impose. Jeudi, l'opérateur dirigé par Xavier Niel avait installé une mise à jour de sa Freebox ayant pour effet principal d'activer un ad blocker, autrement dit un logiciel supprimant l'affichage de la publicité sur les pages internet. Un système qui existe depuis longtemps sous forme de logiciel s'adaptant au navigateur, mais qui dans ce cas précis fonctionnait par défaut pour les abonnés de Free. Fidèle à son habitude, l'opérateur ne communiquait aucunement sur le sujet laissant les médias spécialisés et les réseaux sociaux propager l'information. A défaut de commentaires du principal intéressé, ce furent donc les victimes, les médias et les régies, qui s'exprimèrent, soulignant le danger qu'il y avait pour eux à voir leur principale source de revenus se tarir.
De son côté, Fleur Pellerin, ministre de l'Economie numérique, tout en se déclarant sur Twitter "peu fan de pub intrusive", s'accordait quand même à réunir les différentes parties concernées, Free et Google. Car au fil des heures, il s'avérait que c'est en effet d'adserver display du groupe américain qui est particulièrement visés par Free. La raison : un vieux différend entre les deux groupes, le Français réclamant le paiement d'une redevance à Google dont le site YouTube consomme énormément de bande passante sans rien rapporter au fournisseur d'accès. Un contentieux que Free a donc décidé de rendre public en portant atteinte à la neutralité du net, cette règle qui veut que les fournisseurs d'accès n'altèrent pas l'utilisation du web par leurs clients.
Un principe qui n'est pas inscrit dans la loi française, permettant à Free d'agir en toute impunité. Reste que face au concert de protestations, l'opérateur a fini par laisser dire qu'il retirerait sa fonction d'ad blocking par défaut ce lundi, jour où ses dirigeants iront donc discuter de cette affaire au ministère de l'Economie numérique. A défaut d'avoir gagné son bras de fer avec Google, Xavier Niel a donc mis sur le devant de la scène son point de vue.
