AFP : gagner 1 000 clients dans les 5 ans

C’est dans un contexte où l’information est malmenée, montrée du doigt et parfois même rejetée que le président de l’Agence France Presse (AFP) Emmanuel Hoog était l’invité mercredi du traditionnel déjeuner de l’Association des journalistes médias (AJM). Si l’agence de presse est partie prenante, aux côtés de bon nombre de médias, dans la plateforme collaborative de fact-checking « CrossCheck », son président ne considère toutefois pas que l’AFP ait vocation à « incarner la vérité de l’information ou à faire la police de l’information, ce serait ingérable ». Son credo, faire plutôt de l’agence « une référence mondiale ». Avec cet objectif en tête, M. Hoog a détaillé ses ambitions pour l’AFP dont un tiers du financement vient de l’Etat, alors que 60% du chiffre d’affaires est issu des clients étrangers contre 40% de clients français. Fort de ses 5 000 clients au global, l’AFP veut toutefois dans les 5 ans « gagner 1000 clients de plus, soit un gain de 200 clients par an », explique Emmanuel Hoog. En ligne de mire, les télévisions car « c’est le marché où l’on est en retard par rapport à nos concurrents ».

Le dirigeant pointe ainsi le décalage qu’il y avait jusqu’alors entre le suivi de l’information chaude avec les dépêches et la photo, et les productions vidéo maisons qui étaient plus de l’ordre du documentaire. De « l’information froide », en somme. Aujourd’hui, l’AFP produit 200 vidéos par jour pour ses 250 clients abonnés et ses quelques 350 clients ponctuels. L’AFP a donc enclenché une opération séduction de ces derniers pour en faire des clients ferme. « Il y a tout de même 2 000 chaines de télévision dans le monde », relève le président de l’AFP. De quoi faire. Et convaincre. La BBC n’a d’ailleurs pas été insensible aux nouveaux arguments vidéo de l’AFP en signant avec l’agence française, abandonnant dans la foulée son accord avec l’agence AP. Rien de moins. Car la vidéo est un enjeu majeur. Elle représente aujourd’hui 10% du chiffre d’affaires de l’AFP et enregistre « une croissance à deux chiffres », se réjouit Emmanuel Hoog. Un CA de l’AFP qui se répartit entre le texte (50% des revenus, stable), la photo (30%, faible progression), les produits multimédias (10%) et, donc, la vidéo.

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