Altice Studio dans le grand bain des séries et du cinéma

Altice Studio, la chaîne dédiée aux séries et au cinéma que l'opérateur SFR a lancé le 22 août dernier, a été officiellement présentée mardi lors d’une conférence de presse. Celle-ci dispose d'un "budget conséquent" de 160 millions d'euros par an, a souligné Alain Weill, le patron des activités médias d'Altice (maison mère de SFR). La chaîne diffusera 400 films par an et deux séries exclusives par mois. Elle vient ainsi compléter l'offre de vidéo à la demande sur abonnement SFR Play, lancée l'an dernier et déjà riche de plus de 10 000 œuvres dont 1 200 longs métrages. Altice Studio bénéficie notamment d'un accord d'exclusivité signé avec le groupe américain NBC Universal, lui donnant accès à un très large catalogue de productions hollywoodiennes (les franchises Jason Bourne, Fast and Furious ou encore Moi, moche et méchant), complété par d'autres accords dont un récemment conclu avec Paramount. La chaine proposera du cinéma en prime time le mercredi et le vendredi du cinéma français. Les samedis et jeudis, en prime time, seront quant à eux consacrés aux séries.

Mais le groupe veut aussi investir pour produire ou coproduire ses propres contenus, a affirmé M. Weill, afin de différencier son offre et exécuter jusqu'au bout la stratégie de convergence entre télécoms et contenus prônée par le fondateur d'Altice, Patrick Drahi. "Nous allons produire chaque année pour environ 40 millions d'euros de séries et de films, dont environ 20 millions dans le cinéma et les séries françaises", une somme qui "aura vocation à augmenter avec le développement de notre chaîne", a-t-il détaillé. Le groupe a déjà posé des fondations dans ce domaine, en préfinançant "Place Publique", le prochain opus d'Agnès Jaoui et Jean-Michel Bacri, et en participant à des séries internationales de prestige (Riviera, Les Médicis...). Il vise à produire "au moins 3 films par an, plus des séries", a-t-il précisé.

Bien qu'Altice Studio soit diffusée depuis le Luxembourg, M. Weill a souligné que la chaîne respectait les quotas d'œuvres hexagonales et européennes et les délais de diffusion des films imposés aux chaînes françaises. Mais il a de nouveau réclamé un assouplissement de ces règles, pour que les films puissent être diffusés en vidéo à la demande sur abonnement douze mois après leur sortie (soit le même délai qu'en télévision payante), contre 3 ans actuellement. « En l’état, nous financerons plus de séries que de films à cause de la chronologie des médias », assure-t-il.

La pub TV au beau fixe

Interrogée sur le marché publicitaire TV, Alain Weill a le sourire. « Les indicateurs en France sont très bons », a-t-il ainsi indiqué. Et le 3ème trimestre a même été « très bon, au-delà de nos objectifs ». Il se dit « optimiste » et croit au « retour de balancier » car « les marques médias vont encore progresser en proposant un univers rédactionnel qualitatif ».

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