Arte : l’exigence tout public

« Ne laissons pas le football être le seul vecteur du lien social ». La présidente d’Arte France, Véronique Cayla, annonçait ainsi la couleur lors de la présentation mercredi de la nouvelle grille de programmes 2016-2017 de la chaîne qui en 5 ans a vu son audience augmenter de 50% en France. Et l’ambition est là avec un accent résolument porté, à 5 ans, sur la création d’œuvres originales qui ne représentent actuellement « que 25% » de la programmation, concède-t-elle. Pour cela, il faudra que la chaine puisse en avoir les moyens. Elle négocie actuellement une augmentation de son budget avec l'Etat alors que sa dotation était de 264 millions d'euros pour 2016.

Ce renforcement de la créativité s’accompagnera du développement accru du documentaire d’investigation pour qu’Arte soit ainsi « une référence solide pour le public » en ces temps géopolitiquement troublés (sic). Alors ? Arte proposera ainsi  pour cette saison de nouvelles fictions et séries qui « échappent aux récits standardisés », selon les termes de Bruno Patino, directeur éditorial de la chaîne. Côté fictions, ce seront notamment « Damoclès » avec Manu Payet, « Le passe-muraille » avec Denis Podalydès ou encore « Carole Mathieu » avec Isabelle Adjani qui tenteront de surprendre les téléspectateurs le vendredi soir tandis que les séries telles que « Indian Summers », « Cannabis », « Héroïnes », « Au-delà des murs » ou « Norskov, dans le secret des glaces » pourront agrémenter les soirées du jeudi.

Mais Arte version 2016-2017 sera aussi placée sous le signe du documentaire exigeant. Un 4 fois 52 minutes partira à la rencontre de Barak Obama (« les années Obama ») alors que la chancelière allemande Angela Merkel aura également droit à un portrait de 1h30. L’investigation s’interrogera également sur les OGM (« OGM, mensonges et vérités »), le terrorisme (« Nucléaire : la menace terroriste ») et les colons israéliens (« Les colons »). Plus près de nous, « La Cour de Babel » filme des collégiens étrangers dans une classe d’accueil en France. Pour le cinéma, Arte ne sera pas en reste avec la Palme d’or de Cannes 2014 (« Winter sleep »), « Michael Kohlaas », « Tom à la ferme » de Xavier Dolan et le 1er opus de « Nymphomaniac » de Lars Von Trier. Des cycles mettront également à l’honneur l’acteur Michel Piccoli et la réalisateur Claude Lelouch. Place, aussi, à la 4ème et dernière saison de la série « Wallander » et à la seconde saison de « A pleine dents ! » avec Gérard Dépardieu et le chef Laurent Audiot.

Pour le numérique, Arte compte revoir également son application qui dans sa nouvelle mouture permettra de regarder les programmes « en avance » pour « un autre rapport au temps », explique Alain Le Biberder, directeur des programmes. Elle permettra également d’accéder à une série de chaines thématiques, éphémères ou pas, à l’heure où l’appli actuelle a enregistré 26 millions de vidéos vues en juin dernier, soit +40% en un an, assure-t-il. Arte priorise également ses ambitions autour d’expériences immersives en 360 avec, entre autres, « Notes on Blindness VR » basé sur les enregistrements audio de l’écrivain et professeur de théologie John Hull devenu aveugle. Deux programmes « web » font ainsi leur apparition : « Episode », le webzine des séries ou encore « Pan pan culture » qui se veut un décryptage de l’actualité culturelle de la semaine.

Enfin, le projet "Arte Europe", qui propose une sélection de ses programmes sous-titrés en espagnol et en anglais, s'ouvrira au polonais et à l'italien. La chaîne va également lancer cet automne (30 septembre-9 octobre un festival de cinéma européen en ligne, Arte Kino., qui comprendra 10 films sélectionnés issue de la production européenne et disponible en 4 sous-titrages dans 44 pays européens.

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