Augmentation de la'' taxe Copé'' : Stéphane Richard dénonce ''une forme de mépris''

Le PDG d’Orange Stéphane Richard, a dénoncé dimanche à l’AFP une "forme de mépris" pour l’industrie des télécoms de la part du gouvernement qui prévoit d’augmenter la "taxe Copé" sur les fournisseurs d’accès à internet pour renflouer l’audiovisuel public en 2016 comme l'a annoncé  Fleur Pellerin au Journal du Dimanche. La "taxe télécoms", dite "taxe Copé", passera de 0,9 % à 1,2 % du chiffre d’affaires des groupes Bouygues Telecom, SFR, Orange et Free. "C’est une forme de mépris par rapport à notre secteur, à notre industrie. On considère qu’on peut bien payer ça en plus. Une fois de plus le secteur est pris pour une vache à lait", a réagi le PDG d’Orange joint par l’AFP. M. Richard a exprimé sa "surprise" sur les conditions de cette annonce "qui arrive comme ça un dimanche sans aucune concertation préalable", ainsi que sa "tristesse" de voir que "ce projet est en totale contradiction avec les engagements qui ont été donnés" par le président le la République qui avait indiqué il y a quelques mois, selon M. Richard qu’il n’y aurait "aucun prélèvement supplémentaire sur les opérateurs qui ne soit affecté à l’investissement dans le secteur des télécommunications". "Je conteste que ce soit marginal", a clamé le PDG qui explique que cette augmentation de 30 % de cette taxe représente "une ponction supplémentaire de l’ordre de 100 millions d’euros pour une entreprise comme Orange". "C’est le montant qu’on pensait investir pour fibrer une ville comme Nantes", donne-t-il comme exemple. "On va essayer de contester cette augmentation qui nous paraît inopportune", poursuit-il. De plus "cette taxe Copé de plusieurs centaines de millions d’euros chaque année vient dans le budget de l’Etat et il n’y en a qu’une moitié qui est affectée à l’audiovisuel public. Il y aurait une façon très simple pour l’Etat d’augmenter ces recettes, c’est d’affecter davantage de la taxe Copé à l’audiovisuel, sans augmenter pour autant le prélèvement", assure M. Richard. Cette taxe avait été instaurée en 2009 par le gouvernement Sarkozy pour financer France Télévisions, en compensation de la suppression de la publicité après 20 h 00. Les opérateurs télécoms l’avaient contesté devant les tribunaux jusque devant la Cour européenne, mais sans succès. Chez Free, on souligne que "la pause fiscale aura été de courte durée", en ajoutant qu’il "est naïf de penser que ce nouvel impôt ne soit pas in fine payé par le consommateur". Contacté par l’AFP Bouygues Telecom et SFR n’ont pas souhaité faire de commentaire.

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