Vers une augmentation du prix de la presse pour sauver Presstalis ?

Le sauvetage de Presstalis pourrait se préciser : une augmentation exceptionnelle de "quelques centimes" du prix de vente des quotidiens et périodiques est à l'étude pour financer la restructuration du groupe confronté à la baisse structurelle des ventes en kiosques et en très mauvaise passe. Presstalis est le premier distributeur de la presse au numéro en France, et achemine 4 000 titres jusqu'à 22 500 points de vente sur tout le territoire. Sauvé in extremis de la faillite fin 2012 par ses actionnaires éditeurs et l'Etat, moyennant plusieurs dizaines de millions d'euros d'argent public, et malgré une énième restructuration engagée en 2013, le groupe se retrouve de nouveau en situation périlleuse, du fait de la baisse continuelle des ventes de la presse papier, et de fragilités internes. Si le groupe a divisé par deux ses effectifs en cinq ans, en les ramenant à 1 200 personnes, cette restructuration a dû être négociée au prix fort, ce qui, ajouté à des investissements industriels, a creusé sa dette. En outre, les départs de certains titres, qui ont signé des contrats avec son grand concurrent, les Messageries lyonnaises de presse (MLP), et une modification de système tarifaire n'ont rien arrangé à sa situation. Résultat, selon un document du Sénat publié en novembre, les fonds propres de Presstalis étaient négatifs à hauteur de 306 millions d'euros fin 2016.

La situation s'étant encore dégradée en 2017, avec une perte annuelle évaluée à 15 millions d'euros par la Correspondance de la presse, le groupe se retrouve de nouveau à bout de souffle. Il a été contraint début décembre de geler jusqu'à fin janvier une partie de ses paiements aux éditeurs de presse, pour combler un besoin de trésorerie de 37 millions d'euros, au grand dam de certains éditeurs indépendants.  La nouvelle PDG de Presstalis Michèle Benbunan, nommée fin 2017, doit présenter dans les semaines qui viennent les grands axes d'un plan stratégique pour redresser le groupe. Elle est épaulée par une mandataire nommée par le tribunal de commerce de Paris, Hélène Bourbouloux, grande experte du sauvetage d'entreprises (FagorBrandt, Vivarte, SoLocal...). En attendant que ce plan soit finalisé, le groupe s'est refusé à tout commentaire. 

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