Banijay Group va se renforcer dans la production de fictions

"Il y a un processus de vente d'Endemol. On regarde le dossier, des discussions sont en cours", a indiqué mercredi le CEO France de Banijay Group François de Brugada, dans une interview à l’AFP dans le cadre du Mipcom qui se déroule actuellement à Cannes. Le groupe de production Banijay fondé par Stéphane Courbit, ancien patron d'Endemol France revendique la place de numéro trois en Europe et un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Il pourrait tripler de taille s'il arrivait à mettre la main sur son concurrent néerlandais EndemolShine ("Secret Story", "Masterchef"). "On est nés en 2008 et on a grandi par rachats successifs. Aujourd'hui on est présent dans 17 pays à travers 70 sociétés", rappelle le dirigeant. Banijay avait gagné plusieurs places au classement des producteurs en 2016, en fusionnant avec l'italien Zodiac, qui lui a apporté la série de Canal+ "Versailles", "succès planétaire vendue dans 130 pays", souligne-t-il, mais aussi ALP, spécialisée dans les jeux d'aventures ("Fort-Boyard", "Koh-Lanta"). "En France, on produit plus de 2.000 heures de programmes chaque année, quand le numéro un du secteur (Endemol) en fait moins de mille. Nous sommes aidés par nos nombreuses quotidiennes comme Touche Pas à Mon Poste (C8), 28 Minutes (Arte) ou Tout le monde veut prendre sa place (France 2)", précise-t-il. Spécialisé dans les émissions dites de flux (divertissements, jeux ou magazines), Banijay n'en délaisse pas pour autant le genre très en vogue de la fiction, et vient notamment de racheter le producteur français Terence ("Cut", "Les Innocents").   "Est-ce qu'on va se renforcer un peu dans la fiction ? Oui. Mais on n'a pas l'objectif d'atteindre la parité, la fiction n'est pas notre cœur de métier", assure M. de Brugada. "Ce qu'on veut, c'est se renforcer territoire par territoire pour avoir la pole position. Ça ne nous intéresse pas d'être le dixième du marché, on va essayer d'être en position de numéro un ou d'avoir la possibilité de le devenir", poursuit-il, précisant viser plus particulièrement l'Angleterre, l'Espagne et l'Allemagne.  Outre l'Europe, Banijay est en Inde, Russie, Australie et aussi aux Etats-Unis, où il produit notamment la téléréalité de la famille Kardashian. Si le producteur n'aime pas parler de tendances télé, il en identifie tout de même une : la relance de marques anciennes, illustrée chez Banijay par le retour de "La carte aux trésors" (France 3), celui des "Minikeums" (France 4) et le projet de relancer "L'Ile de la Tentation" (TF1) "disparue pendant plus de dix ans". Dans le milieu concurrentiel de la télévision, Banijay se dit aussi particulièrement "à l'écoute" des nouveaux acteurs type Netflix ou Amazon : "on passe pas mal de temps à discuter pour comprendre ce qu'ils cherchent, même si paradoxalement ce n'est pas si différent des shows que nous produisons pour les acteurs traditionnels". (avec l'AFP)

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