Canal+ : la relance de Vincent Bolloré à 2 milliards d'euros

Vincent Bolloré, patron de Vivendi et de Canal+, a affirmé jeudi aux salariés du groupe de télévision qu'il voulait investir deux milliards d'euros pour relancer la société, confrontée à l'érosion de ses abonnés en France. "Il faut avoir le courage d'investir quand ça va mal", a déclaré le dirigeant devant l'ensemble des salariés de Canal+, réunis à son invitation  à l'Olympia (salle de spectacle parisienne propriété de Vivendi), a rapporté à l'AFP l'une des personnes présentes. "La salle était comble", ajoute cette personne, qui décrit une ambiance "chaleureuse", avec des "rires" et des "applaudissements" dans la salle, face à un Vincent Bolloré qui a fait le show pendant "une bonne heure", recourant à l'"autodérision" après les accusations de censure et d'autoritarisme qui ont suivi son arrivée à la tête du conseil de surveillance de Vivendi et de Canal+, en septembre. "Il a fait un tour d'horizon de Canal+ et des autres entités du groupe", reconnaissant notamment que la situation de la chaîne cryptée était  sérieuse ", a expliqué une autre salariée. Selon les chiffres à fin septembre, publiés mardi soir, Canal+ Group a perdu 88 000 abonnés en un an en France - compensés par le gain de 502 000 abonnés à l'étranger, principalement en Afrique.

Droits sportifs, cinéma, carrière d'artistes, technologie des décodeurs... Vincent Bolloré entend mettre les moyens pour renverser cette situation, avec un investissement total de quelque 2 milliards d'euros, tout en affirmant agir sur le long terme. "Il est indispensable que nous réinvestissions dans le sport", a-t-il notamment déclaré, alors que les droits de plusieurs compétitions importantes lui ont été raflés par BeIn Sports. Le dirigeant a aussi abordé la nécessité de proposer aux abonnés des décodeurs plus séduisants, évoquant un investissement de 600 millions d'euros ("nous avons 6 millions de décodeurs à 100 euros"). Il a également suggéré d'internationaliser certains programmes de la chaîne, pour qu'ils puissent se vendre à l'étranger", imaginant un sketch des Guignols où Alexis Tsipras et Angela Merkel rejoueraient "La Cigale et la Fourmi", une déclinaison de "Groland" aux Etats-Unis ou encore une version internationale des célèbres secrétaires "Catherine et Liliane". Concernant les marionnettes satiriques, que Vincent Bolloré a été accusé de vouloir faire disparaître de l'antenne, et qui doivent réapparaître en version cryptée à une date non précisée, le dirigeant s'est contenté d'affirmer qu'elles reviendraient, sans plus de précisions.

(avec l'AFP).

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