Ce que les patrons de l'audiovisuel attendent de Macron

Troisième coupure de pub, suppression des jours sans cinéma à la télé : les principaux patrons de l’audiovisuel en France ont demandé mardi à Emmanuel Macron de libéraliser le secteur lors d’un colloque organisé par le cabinet NPA et Le Figaro. "On voit se dessiner une forme de New Deal possible dans le monde des médias", a affirmé la présidente de France Télévisions. Selon Delphine Ernotte, la "libéralisation" et la "dérégulation" du secteur permettraient aux groupes audiovisuels de faire "un investissement très fort et structuré vers le numérique". Le président de Canal + Jean-Christophe Thiery, qui attend du nouveau président qu’il "permette de libérer toutes les énergies créatrices de valeur", a répété son intérêt pour l’ouverture de la publicité ciblée. Omniprésente sur internet mais interdite pour l’instant à la télévision, cette publicité qui varie en fonction du téléspectateur profiterait "à tout le monde", diffuseurs, marques et téléspectateurs, a-t-il assuré. Canal + demande également des amendes et des moyens de lutte accrus contre le piratage, qui fait perdre au groupe 500 000 abonnés par an, selon Jean-Christophe Thiery. Le P.-D.G. de TF1 Gilles Pélisson a déclaré de son côté qu’il était "aberrant" de ne toujours pas pouvoir insérer une 3e coupure de publicité dans les films longs. La chaîne du groupe Bouygues, qui contrôle TMC, NT1, LCI, et HD1, demande également que les financements du cinéma ne soient plus comptabilisés uniquement par chaînes, mais par groupes. "On attend des pouvoirs publics qu’ils réduisent les lois, qu’on facilite notre métier d’entrepreneur", a lancé le président du directoire du groupe M6, Nicolas de Tavernost, demandant notamment la suppression des jours interdits de cinéma sur les chaînes généralistes (le samedi toute la journée, le mercredi et le vendredi soir). "Du point de vue des contenus, la France prend un retard énorme en ne permettant pas aux gens d’investir", a jugé Nicolas de Tavernost, pointant les coûts trop élevés selon lui de la production audiovisuelle en France, "deux fois plus chère qu’en Allemagne". "Notre espoir est que ce quinquennat suscite un retour à l’investissement", a indiqué de son côté Pierre Conte, P.-D.G. de l’agence de communication GroupM France et président de l’UDECAM, qui représente les agences médias. "On a l’impression de naufragés se disputant un tas de sable alors qu’il y a la mer à conquérir", a également lancé Delphine Ernotte, appelant les producteurs français à exporter et créer des formats.

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