Challenges à l'heure internationale et numérique

Libéré du poids du Nouvel Observateur vendu au Monde, mais dont il détient encore tout de même 34%, Claude Perdriel présentait mercredi la nouvelle mouture de Challenges, « qui perd de l'argent », à l'occasion de la sortie de son n°400. Avec une diffusion en recul de 4,02%, à 215 531 exemplaires (DSH 2014-2013, OJD), l'hebdomadaire « s'internationalise résolument » pour faire de lui « un grand news économique », explique-t-il dans de nouveaux locaux du 7ème arrondissement qui réunissent les affaires de l'industriel et homme de presse : Challenges, Science & Avenir, SFA Industriel et Europelec. « Face à la crise, nous avons fait le choix d'investir », assène-t-il. Challenges a donc réactivé ses 18 correspondants internationaux et rajouté 10 pages dédiées avec, aussi, « plus de confidentiels et plus de politique ». La rédaction accueille dans ce cadre 4 pointures avec les arrivées de Nicolas Domenach pour le politique, Maurice Szafran pour les livres, Richard Cannavo pour la télévision et le journaliste spécialisé dans l'industrie automobile Alain-Gabriel Verdevoye.

Lancement de Challenges Soir

Le numérique a également sa nouveauté avec le lancement le 10 septembre d'une lettre quotidienne délivrée dès 18h et disponible depuis tous les devices en format tactile et en pdf. En 10 pages (12 pages le vendredi avec une rubrique Lifestyle), Challenges Soir « n'ambitionne pas d'être exhaustif », explique Vincent Beaufils, directeur de la rédaction de Challenges. « Notre idée est d'entrer dans l'économie par les hommes, de proposer des confidentiels et de faire appel à des experts extérieurs », souligne-t-il. « C'est pour nous un vrai outil de développement d'image et d'audience de Challenges au quotidien à partir de notre expertise, dans l'esprit de l'hebdo». Diffusé pour l'heure gratuitement jusqu'à la fin de ce mois, Challenges Soir devrait être proposé à moins de 20€ par an. Bien moins cher que l'application payante de confidentiels destinée seulement au grand compte, Before Dinner, qui a été lancée fin 2013 et dont les résultats « ont un peu déçu », concède M. Beaufils. En tout état de cause, sans installer de paywall sur le site internet de Challenges, la nouvelle newsletter quotidienne est « peut-être la partie payante de challenges.fr », explique le directeur de la rédaction.

Mais Challenges, environ 20 millions € de chiffre d'affaires, va également développer sa marque avec le lancement, en partenariat avec Osons la France, du 1er Sommet de l'économie qui se déroulera les 4 et 5 décembre prochains dans le cadre du Grand Palais, à Paris. « Notre idée est de faire se rencontrer les personnels politiques et les entreprises », selon M. Perdriel, avec pour credo « la pédagogie de l'économie, c'est notre image ». Ce 1er sommet est un ballon d'essai qui, si la réussite est au bout, pourra être décliné à nouveau.

1 million € dans Sophia Publications

En marge de la présentation, Claude Perdriel a annoncé qu'il avait investi avec Thierry Verret, ancien patron de France Agricole, 1 million € chacun pour détenir 50% de Sophia Publications (Historia, La Recherche, L'Histoire et Le Magazine littéraire) racheté en avril dernier par Maurice Szafran à la tête d'investissseurs. La régie des différents titres sera confiée à MediaObs. Pourtant, « je ne veux pas reprendre de direction en direct, je ne veux que me consacrer à Challenges et Science & Avenir dans les deux ans qui viennent », précise M. Perdriel. Mais « je reste un entrepreneur, et nous avons avec Sophia Publications, un projet de rachat qui devrait être signé prochainement ».

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