Colère des opérateurs face à l'augmentation de la ''taxe télécoms''

FRANCE TELEVISIONS

Les députés ont adopté lundi soir un amendement, présenté par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, lors de l’examen du projet de budget 2016, qui vise à augmenter de 0,1 % supplémentaire la "taxe télécoms" servant à financer l’audiovisuel public, suscitant la colère de la Fédération française des télécoms (FFT). Cette nouvelle hausse suit une première annonce en la matière qui avait fait passer la taxe de 0,9 % du chiffre d’affaires des opérateurs à 1,2 % mi-septembre et désormais, donc, 1,3 % après l’adoption de ce nouvel amendement. Dans la foulée de son adoption, le président de la FFT, Didier Casas, a estimé que ce vote était vu comme "une provocation" par les opérateurs membres de la FFT (dont Free Mobile ne fait pas partie), qui "expriment leur colère" face à cette décision. "Le gouvernement persévère dans l’erreur moins d’un mois après une première hausse et vient de nouveau faire les poches de l’industrie des télécoms malgré des engagements pris au plus haut sommet de l’Etat", a déclaré à l’AFP M. Casas. Le président de la FFT rappelle par ailleurs que "les entreprises du secteur ont dû se transformer et faire des économies, parfois au prix de lourds sacrifices, notamment de la part des salariés et on leur fait encore compenser l’absence de transformation de la télévision publique". "Il ne faut pas oublier que nous sommes engagés dans le plus grand investissement d’infrastructures de ces 30 dernières années, pour un montant qui atteint les 7 milliards d’euros annuels, malgré un contexte difficile avec des tarifs bas et des marges faibles", a insisté Didier Casas. La "taxe télécoms" de 0,9 % sur le chiffre d’affaires des opérateurs, dite "taxe Copé", avait été instaurée en 2009 par le gouvernement Sarkozy pour financer France Télévisions, en compensation de la suppression de la publicité après 20 heures. Mais ses recettes -- de l’ordre de 200 à 300 millions d’euros par an - n’étaient pas affectées directement au secteur et se perdaient dans le budget de l’Etat. Mi-septembre, la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, avait annoncé une augmentation de cette taxe à 1,2 %, ce qui devait déjà rapporter plusieurs dizaines de millions d’euros supplémentaires à France Télévision et Radio France. Cette annonce avait déjà suscité de vives réactions de la part des opérateurs qui avaient alors obtenu l’assurance qu’il n’y aurait pas de hausse supplémentaire. La fédération française des télécoms regroupe Orange, Numericable-SFR et Bouygues Telecom.

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