Couverture FM et AM : la méthode de calcul fait débat

Le 11 décembre dernier, le CSA a adopté, selon Les Echos, une nouvelle méthode de calcul des chiffres de couverture FM et AM des principaux groupes radiophoniques, qui rend ainsi caduc celle encore revendiquée par l'instance en 2012 qui proposait même deux modes de calcul. Selon la loi, en effet, un groupe radiophonique ne peut, lorsque l'on additionne la couverture de leurs réseaux, toucher plus de 150 millions de Français. Une aubaine pour les grands groupes radiophoniques que sont, par exemple, RTL, Lagardère Active ou encore NRJ, qui voient ainsi leur seuil maximal bien en-deçà des fatidiques 150 millions d'auditeurs. Le groupe NRJ a en tout cas réagit favorablement à ce changement en indiquant vendredi s'en "féliciter". Pour NRJ, "cette nouvelle méthode de calcul permet une estimation plus précise de la population réellement desservie par les réseaux nationaux". Considérant que le CSA met "un terme à (une) période d’incertitude", le groupe NRJ souligne que le Conseil "consacre (son) évolution technologique (...)" et "s’est doté de nouveaux outils de cartographie et de planification plus puissants, plus précis et plus en phase avec les réalités du terrain.". Selon lui, "cette décision doit permettre à l’ensemble des acteurs de la filière radiophonique de croître et d’envisager la poursuite indispensable de leur développement tout en garantissant la pérennisation de leur activité".

Le SIRTI attaquera

Tout à l'inverse, pour le Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI), c'est la mine des mauvais jours. Sur le thème "le gendarme se désarme", le syndicat considère que le CSA "valide un énième changement de la méthode de calcul" qui "abaisse artificiellement la population couverte par les principaux groupes de plusieurs dizaines de millions d'auditeurs potentiels", explique-t-il. Pour le SIRTI, "le CSA prend ainsi le risque d'ouvrir immédiatement un épisode de concentration dans le média radio, en se privant de la seule arme qui lui permet de s'y opposer". Il souligne également que le Conseil "s'affranchit déjà de la nouvelle loi Filippetti à peine promulguée, qui prévoit des études d'impacts économiques avant la prise de toute décision susceptible d'avoir un effet important". D'ores et déjà le SIRTI "étudie (...) les possibilités d’attaquer cette décision du CSA, et en appelle au Gouvernement et au Parlement pour protéger la diversité et le pluralisme radiophoniques".

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