Decaux, Rousselet : la France de la communication en deuil.

Fin de semaine endeuillée pour la monde de la communication français. Vendredi, on apprenait la mort de Jean-Claude Decaux, l'inventeur du mobilier urbain et créateur de ce qui est aujourd'hui le leader mondial de la communication extérieure. Dimanche c'est André Rousselet, l'ex-président de Havas et fondateur de Canal+ dont la famille annonçait la disparition. Le premier avait 78 ans, le second 93. Pourtant, s'ils n'étaient pas exactement de la même génération, les deux peuvent être qualifiés de géants de la communication française au sens large. Pour avoir littéralement changé le paysage de nos villes, inventé un mode commercialisation et de communication, Jean-Claude Decaux peut être considéré comme un bâtisseur. D'une idée simple: proposer aux villes des panneaux municipaux financés par la publicité, Jean-Claude Decaux a construit un empire. Le destin d'André Rousselet est plus compliqué, tant l'homme a eu de vies, mais il n'est pas moins extraordinaire. Le sous-préfet qui devient l'ami intime de François Mitterrand aurait pu avoir une carrière politico ministérielle banale. Mais de son propre aveu, il n'avait aucune qualité pour cela, et, des taxis G7 qu'il rachète à Simca, à Canal + qu'il créé contre ses propres amis,  en passant par la présidence d'Havas et celle d'un quotidien gratuit, Infomatin, ce patron atypique, passé par le secrétariat de l'Elysée, a quant à lui chamboulé l'univers de la télévision avec des conséquences que l'on ressent encore aujourd'hui. L'un était classé à droite, l'autre fut l'ami d'un président de gauche mais les deux hommes ont su exporter leur réussite à l'international avec, là encore, une certaine idée de la France qui innove.