Tensions chez Mondadori France

Les salariés de Mondadori France (Télé Poche, Science et vie, Closer et Top Santé, etc.) ont adopté jeudi deux motions, l'une sur les risques psychosociaux dans le groupe et l'autre portant sur des questions liées à leur convention collective. Dans un communiqué intersyndical (CFDT, CGC, SNJ-CGT, FO, SNJ), les organisations indiquent qu'une assemblée générale a réuni jeudi 400 salariés du groupe, sur 700, et que les deux motions ont été adoptées à l'unanimité. Dans la première motion, les salariés "constatent avec consternation le silence assourdissant de la direction", estimant que "cette attitude constitue un déni des risques psychosociaux avérés dans l'entreprise". Cette motion fait référence à un courriel envoyé à des salariés (comme l'a rapporté le Canard Enchaîné cette semaine), dans lequel la DRH ironisait sur une opération de dératisation dans l'entreprise en s'alarmant des "violences" envers les rongeurs et en annonçant vouloir saisir "le CHSR (comité hygiène et sécurité des rongeurs)", selon les organisations syndicales. Or, ce courriel a été envoyé juste après une réunion du CHSCT (comité d'hygiène et de sécurité) de l'entreprise, lors duquel un rapport d'experts sur les risques psychosociaux venait d'être présenté. Ce rapport, disent les syndicats, dresse des "constats très préoccupants" notamment sur la "fréquence des violences psychologiques dans l'entreprise" et les "risques importants de burn-out". La deuxième motion porte sur des propositions du Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) dans le cadre du renouvellement des conventions collectives des cadres et employés des éditeurs de la presse magazine. Ces propositions se traduiraient, selon la motion, par "une division par 2 ou par 3 du montant des indemnités de licenciement", et conduiraient donc "à une régression sociale d'ampleur inacceptable et inédite". La motion demande au SEPM d'établir des "propositions sérieuses" et appelle les salariés à se rassembler mardi à 9H30 devant le siège de l'organisation patronale. En janvier, Mondadori France avait lancé selon une source syndicale un plan de départs volontaires devant concerner jusqu'à 30 personnes. Les salariés de Mondadori France, filiale du groupe italien Mondadori, avaient en outre fait grève une semaine en décembre 2016 pour protester contre les réorganisations et le gel des salaires. 

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