ePrivacy : les éditeurs de presse s’inquiètent

Dans communiqué commun, les éditeurs de presse représentés par le SPQN, l’UPREG, le SEPM, la FNPS et le SPHR*  ont fait part vendredi de leur inquiétude face au projet de règlement « ePrivacy » adopté jeudi par la Commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen, dans l’attente de sa présentation au vote en Assemblée plénière. Celui-ci prévoit notamment que les internautes donnent leurs consentements pour le recueil de leurs comportements de navigation, non plus sur chaque site consulté, mais d’une manière globale, dès leurs premières connexions à internet, par ses portes d’entrées générales, que sont les navigateurs ou les interfaces détenus par les grands acteurs technologiques mondiaux. Pour les éditeurs, cela ne permet pas à chaque internaute de décider « en conscience » de la relation qu’il souhaite entretenir avec chacun des sites qu’il visite. Selon eux, cela prive également les entreprises de presse de la connaissance de leurs lecteurs avec lesquels « ils entretiennent un lien de confiance, et interrompt leur capacité de développement dans l’univers digital ». De même, le texte « met en danger la production de contenus par des équipes de journalistes professionnels financés par des entreprises de presse », considèrent-ils, alors que la qualité de l’information est un enjeu majeur.

Les éditeurs insistent en outre sur ce projet eprivacy qui confie la gestion des données en ligne « aux seuls leaders technologiques mondiaux qui captent aujourd’hui 79 % du marché de la publicité digitale et 85 % de sa croissance », assènent-ils. Pointant ainsi le fait qu’il ne fera que favoriser les seuls univers logués, visant clairement Facebook et Amazon en tête, dont la gestion des données personnelles « pose question ». En clair, un projet « eprivacy » qui leur fournit les clefs de l’internet européen et de son modèle économique. Dans leur communiqué, les  éditeurs de presse en appellent donc à l’intervention du gouvernement français, afin qu’au sein du Conseil de l’Union et conjointement avec les gouvernements des autres Etats membres, « soient développées des solutions adaptées à la préservation d’un débat démocratique de qualité, la protection des internautes, et l’émergence d’une économie digitale européenne ».

* : Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN), Union de la Presse en Région (UPREG), Syndicat des Editeurs de la Presse Magazine (SEPM), Fédération Nationale de la Presse d’Information Spécialisée (FNPS), Syndicat de la Presse Hebdomadaire Régionale (SPHR)

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