France Télévisions : COM on peut...

Afin d'ajuster sa stratégie à des ressources en baisse, le conseil d'administration du groupe France Télévisions a adopté définitivement jeudi l'avenant à son Contrat d'objectifs et de moyens (COM), autrement dit un programme budgétaire et des objectifs remaniés pour 2013-2015, par rapport au COM de 2011. Cette approbation du Conseil d’administration « ouvre la voie à la signature de l’avenant entre France Télévisions et son actionnaire, qui devrait intervenir dans la première quinzaine de novembre », explique le groupe d'audiovisuel public. Ce plan prévoit de lourdes pertes en 2013 et 2014 puis un retour à l'équilibre en 2015. Par rapport à l'ancien COM, les ressources sont prévues en nette baisse : la dotation publique, d'environ 2,5 milliards d'euros par an, est prévue en baisse de 420 millions sur 2013-2015 et les recettes publicitaires amoindries de 390 millions sur trois ans, selon le détail des chiffres dévoilé dans la presse. Pour y faire face, le nouveau COM prévoit notamment une diminution des dépenses dans le sport et les œuvres audiovisuelles (fictions et documentaires), pour lesquelles groupe dépensera 400 millions par an au lieu des 420 millions en 2012.

France Télévisions rappelle dans un communiqué que le COM pour 2013-2015 avait été présenté à son conseil d’administration le 11 juillet, avait reçu en septembre dernier « un avis favorable de chacune des commissions compétentes du Parlement ». Il avait également fait l’objet d’un avis du CSA « assorti de recommandations », souligne-t-il. Cependant, relève-t-il, « le texte approuvé (…) a été amendé pour tenir compte de ces avis ». Ainsi, renforce-t-il « notamment, parmi d'autres », les es objectifs quantitatifs en matière de programmes culturels en première partie de soirée, et affirme plus clairement l’engagement de France Télévisions en faveur de la présence du sport féminin à l’antenne.

Un réexamen régulier de la situation

Mais « plus largement », l'avenant au COM, précise France Télévisions, « conforte les missions fondamentales du service public, dans un contexte budgétaire fortement contraint : complémentarité et différenciation de ses offres, qualité et diversité de l’information, rôle dans la diffusion du sport gratuite, offre de proximité dans l’Hexagone et en outre-mer, développement numérique, soutien à la création, accessibilité des programmes aux personnes handicapées ». Il marque en outre « la réorientation de France 4 en direction des jeunes publics (et des « nouvelles écritures », ndlr) et le renforcement de l’identité ultramarine de France Ô, ou encore introduit des objectifs quantitatifs en matière de présence des expertes dans les émissions de débat ». Enfin, indique le groupe, « les conditions de retour des comptes à l’équilibre feront l’objet d’un réexamen régulier. » ainsi que le prévoit le texte de l'avenant. Les réductions d'effectifs sont aussi au cœur des économies recherchées : le groupe vise 9 750 emplois équivalent temps-plein pour 2015, soit 650 de moins qu'en 2012. France Télévisions prévoit également la fusion, en cours, des rédactions de France 2 et de France 3.

En tout état de cause, la situation du soldat France Télévisions inquiète en haut lieu. Le 29 octobre dernier, le président du CSA Olivier Schrameck déclarait-il dans une interview à L'Express que « toutes les deux semaines, un représentant de France Télévisions sera entendu par le CSA pour discuter de la ­politique mise en œuvre au sein du groupe » tandis qu'Aurélie Filippetti a fait savoir par son entourage qu'elle avait demandé « des réunions plus régulière et plus resserrées pour mieux comprendre l'évolution des recettes publicitaires ». Voilà le président de France Télévisions prévenu. S'il en était besoin...

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