Françoise Nyssen : ‘’Un budget 2019 de choix’’ pour le ministère de la Culture

« Un budget de choix. Pas un budget stable, mais réaffirmé », selon la ministre de la Culture Françoise Nyssen qui présentait lundi son budget pour 2019. Le ministère de la Culture va donc bénéficier en 2019 d'un budget de 10 milliards d'euros, comme l'an passé, pour financer notamment la protection du patrimoine et l'expérimentation du pass culture, a-t-elle annoncé, tout en confirmant la baisse des crédits dans l'audiovisuel public. En incluant les sociétés de l'audiovisuel public, les aides fiscales au secteur et les taxes qui financent des organismes comme le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), le budget 2019 de la Culture ressort à 9,7 milliards d'euros, soit 17 millions de plus qu'en 2018, selon la ministre. Ainsi, la dotation pour l'audiovisuel public diminuera-t-elle de 36 millions d'euros (hors taxes) par rapport au budget précédent, et s'élèvera à 3,86 milliards d'euros en 2019, première année de traduction des objectifs de la réforme prévoyant 190 millions d'économies d'ici 2022. Les plus gros efforts sont demandés à France Télévisions. Pour 2019, le groupe verra sa dotation baisser de 1%, soit 26 millions (hors taxes) de moins que l'an passé. Pour la presse et les médias, les crédits seront en baisse à 281 millions d'euros (contre 284 l'an passé). Un repli qui affectera le fonds d'aide au portage de la presse (-5 M€). La Contribution à l’audiovisuel public (CAP), autrement dit la redevance, ne bouge pas et reste à 139€ dans l’Hexagone et à 89€ en Outre-mer. Le ministère souligne également que ce projet de loi de Finances 2019 prévoit « de supprimer complètement l’affectation à France Télévisions d’une part du produit de la taxe sur les opérateurs de communication électroniques (TOCE) ». Ainsi, la ressource publique allouée à France Télévisions proviendra, à partir de 2019, exclusivement du produit de la CAP, « ce qui améliorera la lisibilité du financement du secteur et garantira une plus grande indépendance financière », justifie-t-il encore. Pour Radio France, la baisse de 4M€ des concours publics ne « portera que sur la dotation de fonctionnement », relève le ministère, tandis que Arte voit sa dotation baisser de 2 M€, de -1,6 M€ pour France Medias Monde et de -1,2 M€ pour l’Institut national de l’audiovisuel (INA), tout comme pour TV5 Monde.

Pour leur part, les crédits de l’aide aux publications nationales d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires sont reconduits à 13,2 M€, ceux de l’aide aux quotidiens régionaux à faibles ressources de petites annonces à 1,4 M€ et ceux de l’aide au pluralisme de la presse périodique régionale et locale à 1,5 M€. Parallèlement, le fonds de soutien à l’émergence et à l’innovation dans la presse (FSEIP), créé en 2016, qui vise à encourager la création et le développement de nouveaux médias est consolidée en 2019 à son niveau de 2017 et 2018, soit 5 M€.  De même, le fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP) qui comprend désormais les sites de presse en ligne professionnels et culturels et toutes les publications d’information politique et générale quelle que soit leur périodicité voit sa dotation légèrement progresser par rapport à 2018 pour atteindre 26,4 M€ en 2019. Par ailleurs, pour les diffuseurs de presse, la dotation du dispositif est maintenue à 6 M€ en 2019. Enfin, l’aide à la distribution de la presse quotidienne nationale, qui permet aux quotidiens de soutenir la restructuration de la messagerie Presstalis, est maintenue à 18,9 M€ en 2019. En complément de cette dotation, le protocole conclu avec les coopérateurs de Presstalis prévoit que 9M€ (soit le montant moyen des aides dont ils bénéficient annuellement au titre du FSDP) « seront redéployés des crédits du FSDP vers ceux de l'aide à la distribution de la presse quotidienne nationale, pendant 4 ans, afin de soutenir la messagerie dans les difficultés qu'elle rencontre », souligne le ministère. Pour sa part, la dotation pour l'AFP en 2019 sera en augmentation de 2 millions d'euros par rapport au montant voté en loi de finances pour 2018 afin de "donner à l'Agence les moyens de continuer à rénover sa gestion et de mener à bien ses investissements prioritaires, notamment dans la vidéo", toujours selon le ministère.

Concernant le fonds pérenne de soutien aux médias d’information sociale qui permet d’accorder des subventions d’exploitation à environ 130 structures par an, souvent associatives, la dotation est maintenue au même niveau depuis 2017, soit 1,6 M€. Quant aux radios associatives et au Fonds de soutien à l’expression Les radios associatives (FSER), la dotation, stabilisée en 2018, est maintenue à 30,7 M€ en 2019.

Le Pass Culture en test

Parmi les priorités du ministère de la Culture, également, figure la jeunesse avec le pass culture, ce "passeport" de 500 euros qui permettra à terme aux jeunes de 18 ans de s'offrir des activités et des biens culturels. Il va d'abord être testé par 10.000 jeunes issus de cinq départements. A l'heure actuelle, 5.000 jeunes ont été recrutés pour cette phase pilote. Une enveloppe de 34 millions sera consacrée l'an prochain à ce projet-phare du quinquennat, promesse du candidat Macron, soit 29 millions de plus que l'an passé. A destination des jeunes également, le budget consacré à la formation artistique et culturelle, va être augmenté de 2 millions, à 114 millions d'euros cette année. Le patrimoine va de son côté bénéficier d'une enveloppe de 326 millions, en hausse de 4% sur un an, pour financer des opérations d'entretien et de restauration et il profitera des recettes du loto "ad hoc" lancé en septembre, qui sera pérennisé. "Le tirage spécial journées du patrimoine a été un grand succès : les mises ont été de 30% supérieures à celles d'un tirage normal", a souligné la ministre, qui a maintenu le fonds de 15 millions pour aider les collectivités à faibles ressources à rénover leurs monuments.

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