Guignols de l’info : réactions en chaîne autour d’une éventuelle disparition

Personnalités des médias, du show business, du monde politique se sont émues jeudi de la possible disparition des "Guignols de l'Info", l'emblématique journal satirique de Canal+, annoncée par plusieurs médias. Sans attendre, Pierre Lescure, ex-patron de Canal+ et figure emblématique de la chaîne, a manifesté son mécontentement en annonçant qu'il démissionnait du conseil de surveillance d'Havas, détenu par le groupe Bolloré. Vincent Bolloré est aussi président du conseil de surveillance de Vivendi, la maison mère de Canal+. "Hier, j'ai commencé à retweeter des tweets parlant du possible arrêt de l'émission et puis je me suis dit que je ne pouvais pas décemment le faire, et donc, j'ai démissionné", a expliqué Pierre Lescure aux Echos. "Beaucoup ne pouvaient y croire hier, mais "Les Guignols" sont sur le point de disparaître. Aidez-nous !" a lancé sur Twitter Benjamin Morgaine, l'un des auteurs de cette émission culte. Le Premier ministre Manuel Vall a quant à lui défendu "l’impertinence" des émissions satiriques, dont "nous avons toujours besoin". "Il faut les sauver, bien sûr !" a renchéri le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, exprimant son soutien aux marionnettes stars du PAF, tout comme Jean-Luc Mélenchon ou Cécile Duflot. L'ancien Premier ministre Alain Juppé a, lui, troqué la photo de son compte Twitter contre celle de sa marionnette, avec ce commentaire: "J'aime me voir dans les Guignols. Nous avons besoin d'eux". Le journaliste Patrick Poivre d'Arvor, dont la marionnette anime depuis ses débuts cette parodie de JT avec son fameux "A tchao bonsoir", a également pris leur défense sur Twitter: "Il y a 27 ans mon double de Canal+ ne m'a pas demandé de voir le jour mais je lui ai toujours laissé vivre sa vie."

Canal+ et Vivendi se sont refusés à tout commentaire, mais, selon plusieurs sites d'information, le sort des "Guignols" pourrait être scellé lors d'une réunion vendredi des actionnaires du groupe. Plusieurs médias ont présenté le possible arrêt de l'émission comme une décision de Vincent Bolloré, qui goûterait peu la liberté de ton des marionnettes de Canal. Benoît Delépine, auteur de la première heure des Guignols, craint "une décision politique", évoquant "la proximité de l'élection présidentielle, avec Sarkozy", ami de Vincent Bolloré, dans le quotidien belge Le Soir. L’'entourage de Nicolas Sarkozy a qualifié de "grotesques" les affirmations selon lesquelles l'ex-chef de l'État serait derrière la suppression éventuelle de l'émission. "Nicolas Sarkozy a toujours défendu le droit à la caricature, le sort des "Guignols" ne le concerne en rien ».

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