INA: les dépenses de taxi d'Agnès Saal créent des remous

Après la polémique sur la rénovation du bureau du PDG de Radio France, la patronne de l’INA s’est retrouvée à son tour sur la sellette lundi pour ses dépenses de taxi, mais Fleur Pellerin promet un code de bonne conduite pour les dirigeants des établissements publics. Selon Le Figaro, Agnès Saal, présidente de l’Institut national de l’audiovisuel, a dépensé en dix mois 40 915 euros de taxis auprès de la compagnie G7. "En tant que PDG de l’INA, j’ai une voiture de service avec chauffeur à disposition. Mais, comme je ne peux pas le faire travailler 12 à 15 heures par jour ni les week-ends, j’ai également un abonnement aux taxis G7, car je n’ai pas de permis de conduire. Ce dispositif avait déjà existé avant mon arrivée et je l’ai repris", s’est défendue Agnès Saal. Elle a toutefois admis que "l’usage professionnel du taxi pendant les week-ends" représentait seulement "environ un tiers ou un quart de la facture". 6 700 euros sont aussi imputables à son fils, à qui elle avait communiqué son numéro de réservation, "une maladresse", a-t-elle reconnu dans le quotidien. Ces informations, dévoilées par "un corbeau" selon Le Figaro, ont été envoyées par courrier anonyme aux administrateurs de l’INA,  selon Françoise Lamontagne, déléguée syndicale CGT, qui a reçu "le dossier dans sa boîte aux lettres perso". "Ça fait très mauvais effet. Les salariés sont en colère. C’est complètement contradictoire avec (le) discours" d’Agnès Saal en faveur d’une gestion rigoureuse de l’INA, a ajouté la représentante de la CGT. Même son de cloche au syndicat FO de l’institution, installée à Bry-sur-Marne (Val de Marne), qui estime que "la crédibilité de Madame Saal est très sévèrement entachée". FO demande à l’Etat "des mesures pour qu’enfin les dépenses des établissements publics soient gérées dans la transparence et non dans l’opacité la plus totale".

Fleur Pellerin réagit...

Dans un communiqué, lundi, la ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin a tenu à rappeler « son attachement très ferme à l'exemplarité des dirigeants des organismes publics placés sous sa tutelle ». Elle souligne qu’elle a demandé à Mme Saal « le remboursement intégral » des frais de déplacement privés. Remboursement qui est « en cours ». La ministre annonce par ailleurs qu’elle a demandé au Contrôle Général Economique et Financier « son analyse et ses recommandations pour les suites qu'il conviendrait éventuellement de donner ». Par ailleurs, indépendamment de ces révélations et pour "donner des directives claires à l'ensemble des dirigeants relevant de son ministère", la ministre dit avoir engagé à la mi-mars "la définition d'un encadrement et d'un contrôle plus efficaces" de ce type de dépenses. Le 17 avril, des missions ont ainsi été confiées à l'Inspection Générale des Affaires Culturelles (IGAC) et au CGEFI qui "rappelleront le cadre précis dans lequel ces dépenses doivent s'inscrire et proposeront, le cas échéant, de modifier ou d'harmoniser certaines règles de fonctionnement", conclut le communiqué.

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