La Google TV, c'est maintenant !

Google TV Sony

Cette fois, ça y est : Google fait son entrée sur le marché français de la télévision connectée. Partenaire du géant américain de l'Internet, Sony commercialise, depuis hier, un nouveau boîtier permettant de brancher son téléviseur à la Toile. Grâce à lui, il sera possible d'accéder au moteur de recherche et à toutes les applications Google. " Un nouveau monde de possibilités après des années de télévision classique ", souligne-t-on chez Sony.
La " Google TV " va-t-elle pour autant s'imposer comme un véritable acteur du paysage audiovisuel français ? Difficile à croire tant les chaînes françaises montrent peu d'ardeur à prendre langue avec ce nouveau partenaire. Des accords ont certes été passés avec Arte ou France 24. Une application donne aussi accès aux programmes pour enfants de France Télévisions. Mais la plupart des diffuseurs historiques, TF1, Canal+ ou M6, refusent d'être recensés. Leurs programmes ne peuvent être diffusés en direct ou en différé par cette " box " (sauf à se déconnecter et à reprendre la télécommande habituelle de son téléviseur). " On souhaite conserver la maîtrise de nos contenus ", commente M6 qui, comme ses concurrents, a été approchée par Google et Sony. Sur toutes ces questions, il faut aussi lire CB News n°14, toujours en kiosque

. Ces réticences ne sont pas nouvelles. En 2010, aux Etats-Unis, le lancement de la première " Google TV " avait provoqué une levée de boucliers des diffuseurs (NBC, CBS, Fox...). Au même moment, en France, la quasi-totalité des chaînes de télévision signait une charte pour barrer la route à Google. Le climat de défiance a perduré : pas question de laisser le géant américain accaparer le magot publicitaire en lui permettant de disposer librement des contenus. Les chaînes hexagonales affichent une certaine décontraction devant l'irruption de ce nouvel acteur. Toutes ont déjà investi le marché de la télévision connectée en négociant des accords avec les fournisseurs d'accès à Internet. Les boîtiers d'Orange, Free ou Bouygues Telecom proposent leurs offres de télévision de rattrapage. Dès lors, quelle concurrence peut leur opposer Google avec une box vendue près de 200 euros ? Le groupe américain sait que le succès dépend de la variété des contenus accessibles avec son équipement. Il peut s'appuyer sur sa filiale YouTube et le catalogue de Sony Entertainment, qui propose des jeux et des vidéos à la demande. Mais, sans les chaînes, la " Google TV " risque de n'apparaître que comme un " super-ordinateur " aux yeux du grand public. " Les parties avancent avec prudence, mais il n'y a pas de négociation bloquée, insiste Philippe Citroën, directeur général de Sony France. Ce lancement est un test. Les éditeurs verront l'intérêt d'en être. " Pour Google et Sony, tout est une question de temps : la puissance financière du groupe américain lui donne les moyens de durer. Certains acteurs de l'audiovisuel se gardent bien d'insulter l'avenir. " Notre démarche est d'observer et de tester, explique Philippe Deloeuvre, directeur de la stratégie de France Télévisions. Si ces nouveaux usages accrochent le public, il est important pour nous de les comprendre et de se les approprier. "

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