Lagardère Active veut se réorganiser en 5 pôles en vue de cessions

Le groupe Lagardère a lancé mardi la procédure d'information-consultation au sujet de son projet de réorganisation de sa branche médias Lagardère Active en cinq pôles autonomes, en vue d'éventuelles cessions, selon un courrier envoyé par la direction aux salariés et obtenu par l'AFP. "Si le groupe Lagardère entend demeurer présent sur les métiers de l'information (Europe 1 et les radios musicales qui lui sont liées, Paris Match, le Journal du Dimanche) ainsi que sur la production audiovisuelle, il souhaite retrouver de la flexibilité stratégique sur les autres activités de Lagardère Active", indique ce courrier signé de Denis Olivennes, patron de Lagardère Active.

Les salariés, qui ont voté la semaine dernière une motion de défiance contre la direction pour protester contre ces projets, ont prévu de se réunir en assemblée générale mardi 27 mars. La réorganisation prévoit la création de cinq pôles autonomes : presse (avec notamment Elle, Télé 7 jours, France Dimanche, Ici Paris, Public, Webuzz), News (JDD, Paris Match, Europe 1, Virgin radio et RFM), télévision (Gulli, Mezzo...), Lagardère Studios (production audiovisuelle) et un pôle réunissant les activités purement numériques et le BtoB (Doctissimo...), selon ce courrier. Dans leur motion de défiance, qui vise à la fois la direction de Lagardère Active et de la direction du groupe Lagardère, les salariés dénoncent un "+habillage de la mariée+ -un montage financier qui doit être réalisé en trois mois- afin de pouvoir trouver preneur de l'ensemble de ces nouvelles sociétés (sauf le pôle News) dans le même laps de temps".

"Ce projet n'est en rien destiné à réduire les effectifs de nos activités", assure Denis Olivennes dans sa communication interne. "Nous n'avons pas à redouter ces mouvements. Grâce aux efforts accomplis, la situation de nos activités a fortement progressé depuis 2012. En dehors d'Europe 1 qui connaît un recul conjoncturel, notre résultat opérationnel s'est accru de manière significative depuis 2012. Et notre profitabilité a notablement progressé", salue-t-il. "La presse, les radios internationales, les chaînes de télévision sont aujourd'hui sur le podium de tête de leurs secteurs respectifs par leur niveau de performance économique. Quant au numérique, son chiffre d'affaires progresse de plus de 6% par an depuis 6 ans", poursuit le dirigeant. Les représentants de salariés au comité de groupe Lagardère ont déploré de leur côté le "démantèlement d'un groupe prestigieux" et pointé "la responsabilité citoyenne et sociale du groupe qui pour des raisons uniquement financières met des centaines de salariés et leurs familles en difficulté voire au chômage tout en fragilisant la pluralité de l'information en France". Le groupe dirigé par Arnaud Lagardère a réduit ces dernières années sa présence dans les médias en vendant une douzaine de magazines déficitaires (Pariscope au format papier, Be, Auto Moto, Psychologies Magazine, Première) et en réduisant ses effectifs. Dans les titres qu'il conserve, il a lancé début 2016 un plan d'économies de 50 millions d'euros et un plan de 224 départs volontaires, qui s'ajoutait à trois ans de restructurations.

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