Le CSA adresse une mise en garde à TF1

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Le CSA n'a pas apprécié la diffusion par TF1 des enregistrements audios de Mohammed Merah. Finalement, le CSA a décidé d'adresser hier une "mise en garde" à TF1 pour avoir diffusé dimanche soir dans l'émission Sept à huit des enregistrements audio de Mohammed Merah parlant avec les policiers.

"Cette décision est un signal", a expliqué Michel Boyon au cours d'un point de presse. "C'est un appel à la responsabilité pour tous les opérateurs". La "mise en garde", qui est en-deçà de la "mise en demeure", a valeur de simple avertissement. Mais le CSA aurait eu bien du mal à mettre en demeure TF1. En effet, que disent les textes ? Que TF1 a accepté, dans sa convention, de se soumettre à un devoir d'honnêteté de l'information dont le CSA constate les manquements. L'authenticité des documents sonores produits par TF1 n'est pas en cause. Ce fondement est donc écarté. Le CSA apprécie également si les images de TF1 ont porté atteinte à la dignité des personnes. Là aussi, difficile de dire que TF1 a contrevenu à cette obligation, car précisément TF1 n'a pas diffusé les images des meurtres que Merah a lui-même filmés. De fait, le CSA s'est placé ici sur un plan moral. Ce n'est peut-être pas exactement son rôle. Critiqué, en particulier par les proches des victimes du tueur de Toulouse, pour avoir diffusé ces extraits d'enregistrements, le groupe TF1 a mis en avant son devoir d'informer, et s'est défendu de tout sensationnalisme. Dans le cas présent, TF1 a fait sans doute son boulot de journalisme en expurgeant le prosélytisme, en recontextualisant, et en expliquant les enregistrements.

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