Le trio Niel-Pigasse-Bergé négocie le rachat du Nouvel Obs

© Matthieu Riegler, CC-BY

Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, déjà propriétaires du Monde, vont racheter 65% du Nouvel Observateur pour 13,4 millions d'euros, a annoncé à la rédaction son propriétaire et fondateur, Claude Perdriel, a rapporté à l'AFP une source proche du dossier. M. Perdriel en garderait 35%. Ce rachat inclura le site Rue89 et la régie publicitaire du Nouvel Obs, Régie Obs. L'opération valorise donc l'ensemble à environ 20 millions d'euros. Ce rachat est effectué via la holding LML (Le Monde Libre) que le trio détient à parts égales. Claude Perdriel a assuré mercredi à sa rédaction avoir posé des conditions à ce rachat : le maintien de l'équipe dirigeante du Nouvel Obs, notamment son directeur Laurent Joffrin, de sa ligne éditoriale "social-démocrate", et la garantie qu'aucun licenciement ne se ferait sans son accord. Claude Perdriel resterait, avec Jean Daniel, président du comité éditorial. Il a aussi précisé qu'il n'y aurait aucune synergie entre les rédactions du Monde et du Nouvel Observateur. Enfin, il a espéré boucler la vente d'ici à la fin février.

Claude Perdriel, 87 ans, avait annoncé début décembre qu'il cherchait des investisseurs pour racheter le Nouvel Observateur, premier hebdomadaire d'information français, qui maintient ses ventes à plus de 500 000 exemplaires mais devrait perdre 5 à 7 millions d'euros cette année. Claude Perdriel avait alors publiquement souhaité qu'intervienne Xavier Niel, le patron de Free, car selon lui un rapprochement avec Le Monde, deuxième quotidien français, "aurait du sens". M. Perdriel conservera les magazine Challenges et Sciences et Avenir. Cet industriel passionné de presse, qui a fait fortune dans les sani-broyeurs, venait d'injecter 17 millions d'euros dans le Nouvel Obs pour apurer ses dettes. La réunion du Monde et du Nouvel Observateur crée un groupe de presse plus puissant, mais globalement déficitaire, puisque Le Monde a également annoncé qu'il serait en perte nette d'environ 2 millions d'euros en 2013, après une perte de 1,1 million en 2012.

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