Les syndicats s'inquiètent de la vente de 10 titres de Lagardère Active

Les syndicats de Lagardère Active ont critiqué jeudi le choix de la direction de céder dix magazines au tandem Reworld Media-Rossel, s'alarmant de menaces pour l'emploi et, chez Reworld, d'un rapprochement entre journalisme et publicité. Pour s'en défaire, Lagardère versera un peu moins de 15 millions d'euros aux repreneurs, selon plusieurs sources proches du dossier. Sans dévoiler de chiffre, Lagardère Active a cependant "formellement démenti" mercredi le chiffre de 15 millions. "Cette décision confirme le désengagement progressif du groupe Lagardère de la presse et nous craignons que cette vente par appartements ne s'arrête pas là", indique le communiqué de l'intersyndicale. Les syndicats disent craindre "des conséquences dramatiques pour l'emploi et l'avenir des titres", craintes "renforcées par le choix des repreneurs", citant Reworld Media, dont le patron Pascal Chevalier "avoue n'être intéressé que par la notoriété de la marque" et a pour credo de "fusionner les régies et la rédaction". "Nous ne sommes plus là face à des projets éditoriaux mais à des opérations low cost strictement publicitaires, au service desquelles Pascal Chevalier prétend mettre les rédactions. De telles dérives, qui existent déjà chez Lagardère, menacent l'existence des journaux et font fuir les lecteurs", s'alarme l'intersyndicale. "Reworld et Rossel ont, à chaque rachat, procédé à des licenciements (Marie France) ou à des plans sociaux (L'Union de Reims-L'Ardennais)", ajoutent-t-ils. "Nous demanderons aux repreneurs des précisions quant à l'organisation juridique de ces magazines pour empêcher un morcellement dans lequel les droits des journalistes et salariés seraient alignés par le bas", sans instance représentative du personnel.    "Nous combattons la logique financière qui entraîne la presse (Libération en est encore un exemple) dans une crise sans fin", concluent-ils.

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