Patrick Drahi : ''Mon groupe je l’ai forcément créé avec l’argent des autres''...

Patrick Drahi, le patron du groupe Altice (SFR, Altice Media…) était auditionné mercredi par le Sénat. Les questions et autres interrogations n’ont pas manqué.Sa parole est rare. Morceaux-choisis.

« Je contrôle mon groupe à hauteur de 60 % ».

« Ma stratégie : investir dans les meilleures infrastructures au monde, dans les meilleurs pays du monde pour les métiers dans lesquels je veux m’impliquer afin d’offrir à nos clients les meilleurs services ».

« Mon groupe, je l’ai forcément créé avec l’argent des autres, je suis fils de professeur… ».

Nous avons 50 millions de clients dans le monde, dont une vingtaine en France. Nous ferons 24-25 milliards € de chiffre d’affaires cette année et notre dette est de deux fois notre chiffre d’affaires. Notre valorisation sur le marché est d’environ 70 milliards € ».

« Nous sommes l’opérateur qui a le plus gros ratio investissement sur chiffre d’affaires. Il est aujourd’hui de 20 % chez SFR alors qu’il était de 13 % à mon arrivée ».

« J’ai été le premier à investir dans la fibre optique. J’ai une avance considérable sur l’opérateur historique qui utilise tous les subterfuges pour faire comprendre que notre avance est un retard. Sur les autres concurrents, nous avons plusieurs dizaines d’années d’avance en la matière… ».

« Dans chaque pays où je m’installe, la stratégie est d’être le numéro 1 ou numéro 2. Numéro 3 et 4, ça ne me plaît pas beaucoup ».

« Si tout se passe bien cette année, nous serons aussi gros aux Etats-Unis qu’en France. En France, en valeur, nous avons environ 30 % du marché des télécoms, soit 11 Mds €. Aux Etats-Unis nous allons faire environ 9 Mds €, mais nous n’aurons que 2 % du marché ».

« Quand je rachète SFR le 28 novembre 2014, je trouve un réseau sous-investi… ».

« En un an, notre couverture est passée de 33 à 65 %, là où nos concurrents sont passés de 65 à 75 %. Je peux vous dire que d’ici l’année prochaine, nous serons n° 1 ».

« Un client qui me quitte ça me fait mal au cœur, mais aussi au portefeuille. Mais d’abord au cœur car c’est une question d’amour-propre ».

« Nous aimons être propriétaire de nos infrastructures. Ça me gêne d’être locataire… ».

« Là où on dépense 100, un vrai entrepreneur peut faire mieux pour moins cher ».

« Les investissements de SFR sont passés de 1,4 Mds quand on l’a repris à près de 2,3 Mds cette année ».

« Quand je regarde le bilan (financier, N.D.L.R.) du pays, je préfère le mien, il est plus sûr ».

« SFR paie ses impôts en France, grâce à moi. J’ai rendu cette entreprise profitable, alors qu’elle ne l’était plus ».

« Le marché français peut rester à 4 opérateurs, oui. Mais est-ce qu’il va le rester ? Ça m’étonnerait. Ce n’est pas moi en tout cas qui vais m’activer sur le dossier. On n’en a pas besoin ».

« Orange fait quelques petites acquisitions en Afrique. On aurait préféré le voir racheter British Telecom… Ce n’est pas qu’il n’a pas envie, c’est qu’il ne peut pas le faire parce que son marché national est difficile ».

« Les objectifs du plan fibre pour la France de 12 millions de foyers en 2017, nous serons les seuls à les atteindre, et personne d’autres. Nous avons une vitesse de déploiement qui nous permet d’y arriver. Les autres seront à 3 millions derrière, à peu près. Orange sera, par exemple, à 9 millions ».

« Je suis très fier de ce que j’ai fait pour la presse. On ne m’avait rien demandé… J’ai trouvé un modèle économique et je pense que je serai suivi ».

« En intégrant la presse dans un groupe télécoms, c’est assurer la pérennité à un moyen d’expression ».

« Vous demanderez aux rédactions mon niveau d’intervention : zéro. Mon niveau d’intervention c’est de dire : ça perd de l’argent, il faut que ce soit à l’équilibre ».

« Comment on développe ? Les titres disponibles sur l’appli SFR sont visibles par 12 millions de personnes. Même s’il n’y a pas 12 millions qui les lisent, il y a en a des centaines de milliers contre quelques milliers il y a 3-4 mois ».

« L’internet, ce sont les échanges. Si c’était qu’envoyer des e-mails ou des textos, nous n’aurions pas besoin d’investir dans la 4G et la fibre. L’internet c’est échanger aussi de la vidéo. Et la vidéo c’est la télé. La numérisation de la presse, c’est la TV. Quel rapport entre l’Express, Libération et BFM TV ? C’est la numérisation de la presse. Le papier existera toujours. Mais celui qui ne fera que cela, je n’investirai pas chez lui ».

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