Radio France va lancer une plateforme de concertation du public

La stratégie de Sybile Veil, la présidente de Radio France depuis avril dernier, est claire. A 3 ans. « Être présent sur les carrefours d’audience », certes, mais « les auditeurs connaissent nos marques et je veux que l’on fasse découvrir l’ensemble de nos univers, qu’ils puissent passer régulièrement d’une station à une autre », a-t-elle expliqué jeudi lors du traditionnel déjeuner de l’Association des journalistes media (AJM). Le défi, aussi ? Comment « toucher d’autres publics avec nos programmes » et « réussir à avoir une relation personnalisée avec les auditeurs, les garder et les fidéliser » … Vaste programme(s). Car l’économie de Radio France est une économie contrainte et la chasse aux dépenses bien entamée par son prédécesseur Mathieu Gallet. Pour l’heure, le budget du groupe se préparera à l’aune de la Loi de finances pour 2019 qui fixera le cap à la rentrée. « Nous l’attendons pour un chiffrage », souligne-t-elle, affirmant ne pas encore connaitre le montant des économies demander par le gouvernement.

Lancement d’une plateforme participative

En attendant, Mme Veil annonce le lancement « dans les prochaines semaines » d’un média social de la culture, commun à Radio France et France Télévisions. Une approche « à la Brut », résume la dirigeante. De même, une plateforme participative va être mise en ligne par Radio France pour le lancement d’une vaste concertation du public. Baptisée Ma Radio Demain, cet espace accueillera les avis du public afin de savoir « ce qu’il attend de nous, comment il nous perçoit, qu’il nous écoute ou pas », explique Sybile Veil. Une restitution de l’opération serait rendue public dans le « courant de l’automne ». La présidente du groupe audiovisuel public a également laissé entendre sans plus de précision qu’une nouvelle organisation autour d’elle serait annoncée « à la rentrée ».

Réhabilitation de la Maison de la radio jusqu’en 2023 ?

Enfin, le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio va s'étendre jusqu'en 2022-2023, en raison de la rénovation d'espaces qui n'étaient pas prévus dans le projet initial, a-t-elle annoncé. « On va faire entrer dans la réhabilitation une opération qui n'avait pas été intégrée au départ », portant sur "certains studios situés à la base du bâtiment et qui n'avaient pas été compris dans le premier programme" de travaux, a-t-elle déclaré. En additionnant ce nouveau programme et le chantier actuel, qui n'est pas complètement terminé, "on est sur un chantier qui devrait prendre encore deux ou trois années", a-t-elle poursuivi. Les travaux proprement dits devraient s'achever "en 2022", suivis de "la fin des déménagements et des relocalisations" des services concernés "courant 2023", a-t-elle précisé. "Ce sont des calendriers qui sont en train d'être travaillés avec le maître d'œuvre", a-t-elle ajouté. Quant au coût total du chantier, évalué fin 2016 à plus de 430 millions d'euros, Mme Veil a indiqué ne pas avoir de chiffrage à communiquer à ce stade, des évaluations étant en cours. Un gigantesque projet de réhabilitation de la Maison de la Radio a été lancé il y a une douzaine d'années, pour mettre cet énorme bâtiment des années 1960 en conformité avec les normes anti-incendie et le désamianter. Les travaux, qui ont obligé les stations du groupe à s'installer à tour de rôle dans des locaux provisoires, devaient démarrer en 2006 mais n'ont été lancés qu'en 2009. Censés durer 80 mois (près de 7 ans), ils ont accumulé un important retard. Mme Veil a rappelé que le chantier était obligatoire pour assurer la sécurité des personnels et du public. Et a expliqué le retard pris par un ensemble de contraintes qui avaient été mal évaluées au départ, dont la nécessité de ne pas interrompre la diffusion des programmes du groupe, et la découverte d'éléments qui ne figuraient pas sur les plans d'origine du bâtiment.

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