Radio : le SIRTI réclame plus de 1000 fréquences, dont celles du Mouv'

Déjà OUI FM avait joué la provocation en proposant sa fusion avec le Mouv' afin de récupérer ses fréquences. Les 150 radios indépendantes réunies dans le Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI) enfoncent le clou et réclament que leur soient attribuées plus de 1 000 fréquences FM supplémentaires, dont celles de la station publique Le Mouv', qu'elles jugent sans avenir. "Nos PME sont interdites de développement car on leur refuse les fréquences FM indispensables à leur existence", a expliqué le Sirti. "Pourtant 1 000 fréquences pourraient être attribuées à plus de 150 radios indépendantes, qui ensemble réunissent jusqu'à 10 millions d'auditeurs par jour. "Ces fréquences sont aujourd'hui gaspillées dans des usages inutiles ou coûteux, ou laissées en jachère alors que leur existence est connue de tous". "Les radios indépendantes, qui emploient plus de 2 000 salariés, ont été les grandes oubliées depuis dix ans", a poursuivi le Sirti. Parmi les "gisements" de fréquences disponibles, le Sirti estime qu'il pourrait récupérer celles du Mouv", la station "jeune" de Radio France, à l'audience très faible. "Nous invitons le gouvernement à aller jusqu'au bout du raisonnement initié sur le Mouv'. Jean-Luc Hees (président de Radio France) a lui-même estimé qu'elle ne marchait pas", a lancé Philippe Gault, l'un des dirigeants du Sirti. Le Mouv' compte moins de 150 000 auditeurs par jour et a "englouti 300 millions d'euros", a-t-il lancé.

Un audit pour mesurer les fréquences de Radio France

Dans le cadre du plan FM+ initié par le CSA en 2006, "près de 1 000 nouvelles fréquences FM avaient été attribuées à quatre ou cinq grands groupes nationaux contre moins de 300 pour les radios indépendantes" a souligné Mathieu Quétel, un autre dirigeant du Syndicat. "Nos compétiteurs sont désormais aussi devenus des télés alors que les radios indépendantes sont restées pure players", a-t-il ajouté. "Nous demandons aussi un audit indépendant avec le CSA pour mesurer les doubles, triples ou quadruples fréquences des stations de Radio France dans certaines villes", a ajouté M. Quétel. Avec la nouvelle composition du CSA et le vote de la loi sur l'indépendance de l'audiovisuel, examinée au Sénat cette semaine, "nous estimons qu'il y a un moment politique à saisir", selon Philippe Gault. Il s'est par ailleurs dit totalement opposé à l'idée d'autoriser la grande distribution à faire de la publicité à la télévision pour ses promotions, un dossier actuellement étudié par le gouvernement. "Cela mettrait une terme à l'existence de radios indépendantes car 50% de nos recettes publicitaires viennent des promotions de la distribution", a-t-il conclu.

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