RNT : vers un déploiement par candidatures locales

Le RNT n’est pas morte. Attendu à l’automne dernier, le rapport du CSA sur la Radio numérique terrestre (RNT) a été rendu public mercredi. Tiraillé entre les grands groupes radiophoniques hostiles au déploiement de la RNT et les groupes indépendants qui y sont dans l’ensemble favorables, le CSA joue la carte de l’entre-deux avec « une vision équilibrée et complémentaire des différents modes d’accès à la radio ». Il indique que la poursuite du déploiement RNT entamé en juin 2014 sur Marseille, Nice et Paris « doit être envisagé conformément à la mission que le législateur a fixée au Conseil ». Il souhaite ainsi que s’engage des appels à candidatures « locaux » et « cadencés de telle sorte qu’ils induisent une dynamique de développement de la RNT tout en préservant la capacité d’investissement des éditeurs », souligne l’instance. Dès 2015, le choix des zones retenues pour ces appels à candidatures devra s’opérer en donnant la priorité aux zones déterminées selon trois critères. D’abord, les zones où se sont déployées des expérimentations ayant eu des résultats « positifs », comme à Nantes et Lyon. Ensuite, dans les zones frontalières dans lesquelles la ressource hertzienne en FM est « rare » comme à Lille ou encore Strasbourg. Enfin, dans les zones de « pénurie » de l’offre en radio analogique. Concernant les modalités, le choix des zones et leur nombre, le rythme des appels à candidatures, ainsi que les obligations de couverture des autorisations « seront notamment fixées au regard d’un objectif à définir sur le calendrier de franchissement du seuil de 20% de couverture de la population, à partir duquel des obligations de réception de la RNT s’imposent aux terminaux neufs de réception de la radio », souligne le CSA.

Le Conseil propose également qu’en « complément des offres des éditeurs », le modèle d’un distributeur de services de radio « ayant vocation à assurer une continuité de la couverture du territoire en RNT, à des fins notamment d’usage en mobilité, et pouvant à ce titre concourir à l’équipement des foyers, fera rapidement l’objet de travaux plus poussés ». Parallèlement, selon le CSA, la question de la capacité des réseaux mobiles à pouvoir offrir des services de radio avec une permanence de qualité de service doit également être « approfondie ». Enfin, il « souhaite attirer l’attention » du parlement et du gouvernement sur « l’utilité d’une évolution du cadre juridique définissant les règles de désignation conjointe de l’opérateur de multiplex par les éditeurs d’un même multiplex, le choix de la norme de diffusion en mode numérique, enfin du régime des données associées, dans le sens des préconisations du rapport ». Le rapport est téléchargeable ici.

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