SFR veut devenir le 1er opérateur de contenus en France
"Casser les silos. Pousser les murs. Décloisonner". Michel Combes, président-directeur général de SFR et directeur des Opérations du groupe Altice, n'était pas peu fier de présenter mercredi dans son nouvel immeuble "Quadrans", du 15ème arrondissement de Paris, les nouvelles ambitions de son groupe. C'est "le début de l'ère de la convergence entre télécom et média", a-t-il assuré, parlant d'un moment "historique". Fini SFR-Numéricable, place à SFR Groupe pour devenir "le premier opérateur de contenus en France". Car désormais, le groupe s'articule autour de trois pôles : SFR Telecom, SFR Media et SFR Publicité. Mais pour cela, il aura fallu à SFR procéder à l'acquisition de la participation minoritaire (49%) du groupe Altice, sa maison-mère, au capital de NextRadioTV et être entré en négociations exclusives pour le rachat d'Altice Médias Group, le groupe de médias de Patrick Drahi. Un rachat de cette participation qui se fait dans les mêmes conditions financières, NextRadioTV étant valorisé à 741 millions d'euros. Quant à Altice Medias Group, il est valorisé à 241 millions une fois les négociations conclues.
5 nouvelles chaines de sports
Par la voix d'Alain Weill, président-directeur général de NextradioTV, directeur général des activités médias du groupe Altice et qui va faire son entrée au conseil d'administration de SFR, la nouvelle stratégie de l'opérateur est détaillée autour de 4 offres de contenus : sport, news, presse et entertainment. Ainsi, SFR va-t-il lancer, entre août et septembre, un bouquet de 5 chaînes sportives payantes baptisées SFR Sport, que le groupe ne souhaite pas seulement commercialiser à ses clients mais distribuer à d'autres réseaux. "SFR Sport 1" se veut la chaine premium et sera 100% foot avec en ligne de mire les exemples de Canal+ et BeIN Sports, concède M. Weill. Elle diffusera notamment les matchs de la Premier League anglaise dont Altice a acquis les droits en novembre dernier. "SFR Sport 2" sera consacrée aux autres sports (basket, volley, rugby...), "SFR Sport 3" qui succède à MCS Extrême, traitera des sports extrêmes tandis que "SFR Sport 4K" se voudra la chaîne innovante avec ses programmes en très haute définition alors que "SFR Sport 5" balisera le secteur des sports de combat. Pour ce faire, SFR s'appuiera notamment sur "Ma Chaîne Sport" (MCS), chaîne sportive acquise en 2007, qui sera "renforcée et bonifiée" et sur les 70 journalistes et consultants spécialisés sport de RMC, selon Alain Weill. Des recrutements sont également en cours. Les 5 chaines devrait être commercialisées "logiquement" en un seul et même pack, même si pour l'heure "rien n'est tranché" en la matière souligne M. Combes. Ces chaînes seront "bien sûr" accessibles aux autres distributeurs qui pourront à leur tour les proposer à leurs clients. A terme, les médias du groupe devraient être regroupés dans le même immeuble parisien, qui disposera de 7 studios télé pour préparer 5 matinales en direct.
News : création de BFM Paris en octobre
En outre, dans le cadre d'une offre distincte baptisée SFR News, BFM TV va lancer deux nouvelles chaînes. D'abord, BFM Sport, une chaîne d'info sportive en continu, sera lancée début juin, au moment de l'Euro de football en France. La chaîne s'appuiera sur l'agence RMC Sport, Certains programmes de la radio RMC pourront s'y retrouver, plus quelques matches de la Premier League anglaise. Ensuite, lancée en octobre prochain, BFM Paris sera une chaîne d'infos locales au service des Franciliens. La chaîne suivra l'actualité parisienne de près avec une quinzaine de journalistes postés en permanence avec des scooters dans Paris, et un hélicoptère pour filmer la circulation, a précisé Alain Weill. "On va lancer la plus grosse chaîne d'infos locales en France", avec une matinale, des journaux et des reportages, a-t-il lancé.
Presse : un "modèle vertueux et pérenne est possible"
Côté presse (L'Express, Libération, l'Expansion, l'Etudiant...), un "modèle vertueux et pérenne est possible. La presse ce n'est pas fini, bien au contraire", assène M. Combes. Capitalisant sur les 18 millions d'abonnés SFR, l'opérateur dégaine son offre magazines et quotidiens. Disponible sur tous les supports mobile (Android, iOS), tablette et PC/Mac, une appli baptisée SFR Presse proposera "à la demande et sur-mesure" les titres maison à ses clients en illimitée, mais également aux non clients SFR. Mais pour eux, ce sera 19,99€/mois. "Nous sommes également dans une logique d'ouverture et nous souhaitons ouvrir cette appli à des titres de presse qui ne sont pas dans le groupe", explique Michel Combes.
SFR, créateur et producteur de séries TV
Par ailleurs, l'offre entertainment, SFR Play, capitalisera sur l'offre de SVOD de SFR, Zive, qui revendique aujourd'hui "10 000 contenus" alors que "un million de clients y on accès", souligne M. Combes. A l'automne, et en exclu, sera disponible la série inédite Medici : Masters of Florence avec Dustin Hoffman en guest-star. Mais nouveauté, SFR s'engage avec la société de production israélienne Hot, filiale d'Altice, dans la création et la production de séries originales qui auront "vocation à être vendues à l'étranger", ambitionne le président-directeur général de SFR. Une série devrait voir même le jour "en 2017".
Enfin, côté publicitaire, le nouvel ensemble SFR va permettre à SFR Régie, NextRégie et Altice Media Publicité de "mieux travailler ensemble" pour "inventer la régie de demain", ambitionne Alain Weill, "car on a laissé trop faire les GAFA".
